vendredi 31 mars 2023

L'exposition "Pastels" au musée Orsay

 


Deux petits yeux noirs se cachent derrière un splendide bouquet. 

Marguerite, la fille du peintre Jean-François Millet, nous regarde, le visage fourré dans les corolles d’une lumineuse gerbe de marguerites. Si le magnifique dessin éclate en mille pétales poudrés, c’est sans doute à cause de sa nature même : des touches de pastel. Près de quinze ans après «le Mystère et l’éclat», l’exposition «Pastels» du @museeorsay, initiée par son nouveau président Christophe Leribault, est entièrement dédiée à cette technique cousine de la peinture, un peu moins considérée mais hautement sensuelle. Si sensuelle qu’après le Bouquet de marguerites qui ouvre le parcours, le visiteur a la sensation d’être une jeune fille au nez dans le pollen. Partout, les papiers frémissent sous les caresses des touches. Les pigments colorés irradient les salles et donnent l’illusion de se détacher des dessins pour danser dans l’atmosphère. On appelle d’ailleurs la couche de couleur qui affleure à la surface du papier la «fleur de pigment», si délicate qu’elle se fane quand on la malmène.

De fait, une telle exposition est rare et précieuse, vu la fragilité des œuvres qui ne doivent pas être exposées longtemps à la lumière. Sensibles aux vibrations, elles ne peuvent pas non plus voyager. Près de 100 dessins ont été sélectionnés parmi les 500 œuvres de la collection d’Orsay, ils ne ressortiront pas des réserves de sitôt. «Le chantier de restauration de la première exposition en 2009 a duré plusieurs années. Et 30 pastels ont été restaurés pour ce nouvel accrochage, précise Caroline Corbeau-Parsons, conservatrice des arts graphiques et commissaire de l’exposition. Les pastels sont très fragiles, il faut protéger les pigments de l’environnement…» 

A l’avenir, certaines œuvres de Manet ne pourront plus être accrochées à la verticale, on ne les verra qu’à plat.

👉 L'intégralité de l'article de Clémentine Mercier est à lire dans l'appli Libé

🖼️ «Le Bouquet de marguerites» de Jean-François Millet.

Charlotte Rampling expose au musée d'art moderne

 


À l’époque, il y a environ vingt-cinq ans, Charlotte Rampling n’avait jamais peint ni dessiné. 

Elle qui voue un respect à des maîtres écrasants, Pierre Soulages ou Alberto Giacometti, est tétanisée par la toile blanche. Ses premiers dessins sont « désespérément enfantins ». Mais elle s’obstine. L’actrice s’acharne sur la même petite planche enduite de pâte blanche, étalant au doigt des amas de peinture. Elle expérimente le spectre primaire, l’abandonne, « les couleurs criaient ». « Mais toujours rien n’en sortait, se souvient la comédienne, alors j’ai commencé à rayer, rayer de plus en plus rageusement. Je me suis laissé guider par je ne sais quoi, je savais que quelque chose allait se passer. 

» A force de frotter les fibres de la toile du pouce et du plat de la main, une figure est apparue, une silhouette presque humaine, transparente, sans visage, « quelque chose de très psychologique, en lien avec mon monde intérieur ». « La figure a émergé de la matière après avoir résisté longtemps et je ne pouvais plus l’effacer », explique Charlotte Rampling. Après cette apparition, elle n’a cessé d’enduire et de frotter des petits panneaux en fibre de bois toujours du même format, 50 cm sur 45. « Comme obsédée, j’y suis retournée sans cesse. Je manipulais la matière pour rencontrer le génie qui pouvait sortir. » Depuis cet hiver de la fin des années 1990, une trentaine de silhouettes sont ainsi apparues. « Personne ne savait. 

C’était sorti des ténèbres, de mes ténèbres, je gardais le secret. » 

Dix-neuf de ses tableaux sont exposés pour la première fois au Musée d’art moderne de Paris, à compter du 14 avril. 

📷 @bettinapittaluga
✏️ Pascale Nivelle

Donald Trump au pénal

 


Donald Trump
entre dans l’histoire par une porte qu’il aurait préféré éviter. 

Pour la première fois, un ancien président américain est inculpé au pénal par un grand jury, formé à New York. L’enquête concerne la façon dont Donald Trump, à l’approche de l’élection présidentielle de 2016, avait acheté le silence d’une actrice de films X, avec laquelle il aurait eu des relations sexuelles. La presse américaine a révélé l’information en fin d’après-midi, jeudi 30 mars, provoquant une déflagration politique. Le bureau du procureur de Manhattan, Alvin Bragg, a confirmé dans la soirée que les avocats de l’ancien président avaient été contactés pour déterminer le jour où ce dernier devrait « se livrer », sans doute en début de semaine prochaine.

Ce moment inédit était attendu, dès lors que Donald Trump avait dénoncé son inculpation de façon préventive dès le 18 mars, suscitant ensuite une confusion sur les intentions du procureur. Evoquant, jeudi, dans un communiqué, une « chasse aux sorcières » et une « persécution politique », Donald Trump entre dans une phase inédite de sa vie publique. Dans les jours à venir, il devra se soumettre au prélèvement de ses empreintes digitales et se faire photographier comme un prévenu. Grand favori des primaires républicaines en vue de l’élection présidentielle de 2024, il s’apprête à imposer, une nouvelle fois, une épreuve majeure de résilience à la démocratie américaine. 

Après l’assaut de ses partisans contre le Capitole, en janvier 2021, le voici entraînant le Grand Old Party dans une campagne contre l’institution judiciaire.
Photo : L’ancien président Donald Trump, à l’aéroport régional de Waco, au Texas, le 25 mars 2023. Evan Vucci / AP

jeudi 30 mars 2023

La une de Libération du jeudi 30 mars 2023

 



 Enquête sur les secours à Sainte-Soline : les 120 minutes de trop. 
La une de @liberationfr ce jeudi.

👉 A partir de nombreux témoignages, de vidéos, d’images aériennes et de données téléphoniques, Libé documente, minute par minute, la lenteur de la prise en charge des deux manifestants les plus gravement blessés samedi autour de la mégabassine.

📷 @joanielemercier

L'élévage d'alpagas en chute

 


Essentiel à la subsistance de nombreuses personnes dans les Andes péruviennes, l'élevage d'alpagas est confronté à de nouveaux défis en raison de la crise climatique. Avec le rétrécissement des pâturages et le recul des glaciers, ces animaux ont de plus en plus de mal à paître et à s'hydrater. Les communautés d'Alpaqueros (éleveurs d'alpagas) sont elles aussi contraintes de se déplacer plus en altitude ou d'abandonner leur mode de vie. Pour lutter contre ces difficultés, les scientifiques espèrent résoudre le problème en créant des races plus résistantes aux températures extrêmes.


👉 Chaque année, @worldpressphoto met à l’honneur le meilleur du photojournalisme. 

Entre projets au long cours et photos d’actualité, retrouvez la sélection du service photo de Libé sur notre site.

📷 @alessandro.cinque

Mobilisation numéro dix

 


Plus de deux mois après le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, la dixième journée de mobilisation nationale a réuni 740 000 personnes sur tout le territoire, ce qui la classe au septième rang en termes de nombre de participants depuis le début du mouvement, le 19 janvier. 
A Paris, le cortège se hisse à la deuxième place sur les dix manifestations organisées par l’intersyndicale, avec 93 000 personnes selon l’Intérieur, 450 000 selon la CGT.

Sur la place de la Nation, à Paris, une quinzaine de CRS : «Non, madame, passez à gauche, là, derrière le camion, merci. 

Bonne journée.» Au café Chez Prosper, des manifestants entrent comme un dimanche après-midi et commandent des cafés, des demis, les mains pleines de banderoles et des badges Solidaires ou CFDT collés sur leurs doudounes colorées. L’ambiance est si pacifique que les serveurs ne verrouillent même plus la porte du bar. Mireille a pris un crème : «J’habite là, je passe voir la fin de chaque manifestation qui arrive à Nation.» Elle a 92 ans. «Je n’ai pas peur des débordements, généralement les fins de manifestations sont très calmes», sourit-elle en retournant à son livre. Jérémie, un quadra au gilet jaune marqué «Lutte des classes, lutte de casse» entre : «De l’autre côté de la place j’ai vu une petite charge. Mais bon.» A la table d’à côté, Isabelle, 32 ans, a participé à toutes les mobilisations : «Celle-ci est vraiment particulière. Je n’ai pas vu de black bloc, pas de lacrymogène, pas de charges... j’ai l’impression que le mot d’ordre des flics c’était de nous laisser tranquille.» Elle est avec un ami japonais, Hokuto

C’est sa première manif. Il réfléchit. Passe sa main sur son visage. «Il m’a dit tout à l’heure qu’il avait trouvé ça très joyeux», coupe Isabelle.

👉 Retrouvez les temps forts de la journée de mobilisation sur le site de @liberationfr

📷 @denisallard

Des SAS d'hébergements pour les migrants

 



Le gouvernement s’apprête à ouvrir des « sas » d’hébergement temporaire en région pour mieux orienter les personnes migrantes à la rue en dehors de l’Ile-de-France, où les situations de campements sont récurrentes et l’hébergement d’urgence saturé. D’après le ministère de l’intérieur, quelque 500 places devraient être ouvertes, dont les premières « courant avril », réparties dans dix régions. L’idée est que lors des opérations de mises à l’abri, les personnes soient dirigées en province dans des bâtiments aménagés. Sous trois semaines, un examen de leur situation administrative sera systématiquement enclenché et un hébergement, proposé.

D’après la circulaire ministérielle diffusée aux préfets en mars par les ministres de l’intérieur et du logement, et dont Le Monde a pris connaissance, les personnes seront informées, selon leur profil, de leur droit à demander l’asile, un titre de séjour ou un retour volontaire dans leur pays et, tout le temps de la procédure d’examen, un hébergement leur sera garanti.

« Nous voulons que les sas permettent l’organisation de l’ensemble de la procédure », résume Sylvain Mathieu, le délégué interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal), qui pilote le projet aux côtés du ministère de l’intérieur. « On demande notamment aux préfectures qui accueillent ces sas de prévoir des locaux réservés à l’évaluation des situations administratives par les services de l’Etat, dans le respect de la confidentialité des échanges », affirme Eric Jalon, le directeur général des étrangers en France.

Photo : Des migrants attendent d’embarquer dans des bus pour un abri temporaire lors de l’évacuation de leur campement à Paris, le 17 novembre 2022. CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Kiev prépare sa contre-offensive

 


Annoncée depuis des semaines par les autorités ukrainiennes, la prochaine offensive des troupes de Kiev, attendue ce printemps, entre dans une phase de préparation active. 

Lundi 27 mars, le ministre de la défense ukrainien, Oleksii Reznikov, a annoncé l’arrivée en Ukraine des premiers blindés lourds promis cet hiver par les Occidentaux : des chars britanniques Challenger 2, des véhicules de combat d’infanterie allemands Marder, des transports de troupes américains Stryker… « Les meilleurs véhicules pour les meilleurs soldats. En avant ! », vante le ministère dans un message publié sur Twitter, accompagné d’une photo présentant cinq de ces blindés.

Coïncidence ou opération de communication concertée, « dix-huit [chars] Leopard 2, ainsi que des munitions et des pièces de rechange, sont arrivés aujourd’hui en Ukraine », a annoncé, le même jour sur Twitter, le ministre de la défense allemand, Boris Pistorius. « Promis – livré », a ajouté le dirigeant social-démocrate, alors que l’Allemagne est accusée par certains de ses partenaires, dont la France, de promettre beaucoup de matériel à l’Ukraine mais de lui en fournir peu. Le Portugal a également révélé, lundi, avoir livré trois chars Leopard 2 aux troupes de Kiev. Six autres exemplaires sont attendus en provenance d’Espagne dans les prochaines semaines.

Dans un entretien publié mardi par Le Figaro, le ministre des armées français, Sébastien Lecornu, affirme de son côté que Paris va « livrer des équipements terrestres nécessaires à la contre-offensive de l’Ukraine : nous doublons ainsi la livraison d’obus de 155 mm pour la porter à 2 000 par mois à partir de cette fin mars ».

Photo : Un membre du personnel des forces armées néo-zélandaises remet une arme à une recrue de l'armée ukrainienne après avoir fait une démonstration à l'intérieur d'une tranchée. 

Ben Stansall / AFP

Le gouvernement droit dans ses bottes ?

 


Emmanuel Macron
n’a pas attendu que le cortège parisien contre la réforme des retraites s’élance de nouveau, mardi 28 mars, pour trancher. 

Peu avant le conseil des ministres, le chef de l’Etat et sa première ministre, Elisabeth Borne, font savoir à Laurent Berger, patron de la CFDT, que sa proposition de « médiation » n’a pas lieu d’être. La sortie de crise que propose le patron du syndicat réformiste est jugée nulle et non avenue. En lieu et place, Matignon lance, dans la soirée, une invitation à l’intersyndicale « lundi ou mardi ».

Las. Le recul de l’âge de départ à la retraite, de 62 ans à 64 ans, principal point de crispation des syndicats et de la rue, ne devrait pas faire partie de ces pourparlers, les premiers depuis le 10 janvier. « La première ministre comme le président de la République ont dit qu’ils étaient désireux de lancer des discussions sur le travail. On sait que le sujet retraites a d’une certaine manière mis en lumière beaucoup de difficultés dans l’univers du travail et il faut les traiter », souligne un conseiller d’Elisabeth Borne.

L’exécutif, qui se dit « ouvert », reste en réalité inflexible sur une réforme jugée « nécessaire ». « On parlera de ce dont on voudra ! Etre droit dans ses bottes, je veux bien, mais quand il y a un tel niveau de tension dans le pays, quand 84 % des Français sont contre la réforme, quand il y a un ressentiment qui est en train de se transformer en colère et, je le redoute, en rage, rester droit dans ses bottes, ce serait une faute », avertit Laurent Berger.

Photo : Lors de la manifestation contre la réforme des retraites, à Paris, le 28 mars 2023. 

Thibault Camus / AP

Dépister l'anémie

 


Considérable problème de santé publique, l’anémie concerne environ un quart de la population mondiale et plus de six enfants de moins de 5 ans sur dix en Afrique, continent le plus touché selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Souvent conséquence de carences nutritionnelles, notamment en fer, cette affection se caractérise par un faible taux d’hémoglobine (Hb) dans le sang. Elle provoque fatigue, essoufflement, pâleur, mais aussi, pour les plus petits, une fragilité face aux maladies infectieuses et des freins au développement cognitif.

Et si un simple smartphone permettait, par analyse chromatographique, de dépister ce fléau ? C’est la piste suivie par des scientifiques pluridisciplinaires de l’University College de Londres et de l’université médicale d’Accra, dont la recherche a été publiée, le 3 mars, dans PLOS One. La même équipe avait travaillé en 2020, avec succès, sur une application – en attente de certification CE – détectant par chromatographie l’ictère – communément appelé « jaunisse » – chez des nouveau-nés. 

Pour cette nouvelle étude, la protéine d’hémoglobine étant responsable de la couleur rouge du sang, les chercheurs ont identifié des zones photographiables d’un visage, dont la pâleur pourrait être reliée au degré d’anémie, quelle que soit la couleur de la peau : le blanc de l’œil, les paupières et la 

infographies : Le Monde

Sources : UCL, University College London

mardi 28 mars 2023

Catherine Robbe-Grillet

 


Catherine Robbe-Grillet
, la doyenne des libertines

Les fantasmes des autres nous laissent toujours un peu ignorants. Catherine Robbe-Grillet a souvent entretenu des dialogues de sourds avec des personnes qui ne comprenaient rien au sadomasochisme. Alain, qui allait devenir son époux, lui a annoncé la couleur dès le préambule, peu de temps après leur rencontre sur les marches d’un train pour Istanbul. L’étudiante avait 21 ans et en paraissait 12. Le futur écrivain avait 29 ans. Il a flairé chez elle un terrain propice. Elle lui a prêté une oreille complaisante et consentante. La suite de l’histoire, la doyenne des libertines l’a racontée dans six livres. Cette fascination liée au déplacement des désirs et aux faux anonymats pourrait inspirer une collection narrant les aventures de Catherine RG. Cela s’intitulerait : «Catherine au couvent», «Catherine, la petite soumise», «Catherine et le Miracle du Saint-Sébastien», «Catherine, l’ordonnatrice des cérémoniaux»…

Selon cette observatrice chevronnée, il est illusoire de penser que les hommes et les femmes ont des besoins égaux. «On peut dire tout de même que ceux des premiers se manifestent beaucoup plus !» La question du coït l’intéresse peu en regard de celle de l’égalité des plaisirs : «Pour que le plaisir de l’autre soit provisoirement en votre pouvoir, il faut qu’il y ait une réciprocité. Si ça vous fait plaisir, cela fait plaisir à l’autre aussi. S’il y a un refus, mon plaisir s’arrête aussitôt.» La jouisseuse ne fréquente plus les clubs à cause de sa vue. La dernière fois, c’était à New York, en 2016. «C’était morne.» De retour en France, elle avait prévenu ses amis : 

«Chez nous, c’est encore vivant, profitez-en ! Cela ne va pas durer.»

Le portrait en intégralité est à lire dans l'appli Libé.

✍️ @sibylle_grandchamp
📸 @romixalizee

dimanche 26 mars 2023

Un journaliste frappé par la Brav-M

 


Traumatisme crânien et main fracturée : un journaliste frappé par un policier de la Brav-M dans la manif parisienne témoigne.


Tout commence vers 17 heures. Accompagné d’un ami, Paul Boyer rejoint l’immense cortège d’opposants à la réforme des retraites qui reliait la place Bastille à l’Opéra au niveau de République. Les échauffourées sont encore rares, les gazages sporadiques. Arrivés à destination, les deux amis décident de rebrousser chemin en suivant le tracé emprunté par la manifestation. Vers 21 heures, les voici sur le boulevard Beaumarchais, à quelques pas de Bastille, à l’angle de la rue Jean-Beausire. Alors qu’il discute avec une manifestante «d’une cinquantaine d’années» et que la foule n’a selon lui «rien à se reprocher», le journaliste voit arriver «une dizaine de motos de la Brav-M très rapidement». Une vingtaine de policiers en descendent, avancent vers la centaine de personnes présentes et «se mettent à taper tout le monde», «à matraquer les gens», «sans qu’il n’y ait eu aucune explication».*

La suite se passe «très vite». Sans dire un mot, «un agent de la Brav – tout de noir vêtu, casque blanc intégral sur la tête – se dirige vers moi. Je crie “presse !”, j’avais ma carte dans la main et je la lui ai montrée». Mais le policier le frappe «à l’arrière de la tête», lui ouvrant le crâne, avant de lui «asséner deux coups avec sa matraque vers le visage». Par réflexe, le journaliste met sa main en opposition : elle est fracturée par la force des chocs. Le journaliste parvient tout de même à rester debout et s’extrait de la cohue. La manifestante avec qui il discutait «a le visage en sang». 

Il se rend ensuite seul aux urgences, où un médecin urgentiste lui diagnostique «un traumatisme crânien et une fracture de la main gauche, ainsi que deux semaines d’ITT».

👉 L'article complet de Jean-Baptiste Chabran est à retrouver dans l'app Libé.
📸 @remyartiges

Marion Game est morte

 


La comédienne
Marion Game, qui incarnait Huguette dans la série à succès de M6 Scènes de ménages, est morte jeudi 23 mars à l’âge de 84 ans, a annoncé sa fille vendredi.

Avant de retrouver une célébrité sur le tard grâce à Scènes de ménages, dans laquelle elle et Gérard Hernandez jouaient un couple de personnes âgées, Marion Game était une figure familière des années 1970-1980. Cette actrice à la chevelure rousse et à la personnalité pétillante avait incarné, tout au long de sa longue carrière, de nombreux seconds rôles au théâtre, à la télévision et au cinéma.

Elle s’est éteinte jeudi en fin d’après-midi à son domicile en région parisienne, a fait savoir sa fille, Virginie Ledieu, également comédienne. « C’est dans la tendresse et l’affection des siens qu’elle est partie rejoindre les étoiles », a-t-elle déclaré.

Photo : Marion Game, comédienne à Clamart, le 11 mai 2021. 

Olivier Corsan/MAXPPP

Jean Michel Basquiat

 


Jean-Michel Basquiat
avait fait de Paris son refuge. 

Il a traversé l’Atlantique au moins à quatre reprises, entre 1983 et 1988. À cette époque, celui qui a commencé sa carrière à New York comme artiste graffiti est déjà célèbre. Dans la capitale, l’artiste trouve la tranquillité, joue au touriste, fréquente assidûment les musées où sont exposées les grands maîtres qu’il affectionne, comme Léonard de Vinci ou Matisse. Mais pour le peintre américain, la capitale est aussi le centre de la mode. 

Un pied dans la rue, l’autre dans le star-system, il s’est créé un look de dandy. Costume Yoji Yamamoto ou Armani, chemise agnès b. et long manteau Comme des garçons, marque pour laquelle il défilera en 1987 à Paris. Accro à l’héroïne comme au luxe, l’argent lui brûle les doigts. Il voyage en Concorde et descend dans les palaces. À New York, Basquiat aimait avoir son frigo rempli de champagne et de caviar. 

À Paris, il a son rond de serviette à L’Écluse, un bar à vins, et fréquente aussi de temps en temps la brasserie La Coupole. Le soir venu, il enflamme les Bains Douches. Ce printemps, Paris rend hommage à celui qui est mort d’une overdose à 27 ans avec deux expositions, l’une à la Philharmonie 

📷 Julio Donoso/Sygma via Getty Images
✏️ @roxana.azimi

vendredi 24 mars 2023

Quentin Tarantino

 


Ses premiers émois de spectateur, ses références, ses idoles, ses propres films...


🎬 Dans “Cinéma Spéculations”, son autobiographie qui vient de paraître en France, Quentin Tarantino se livre avec érudition sur la passion de sa vie.

📖 Son livre est tout à la fois, un recueil de critiques de séries B et de classiques des années 1970 découverts lors de cette décennie « où tout était permis », un livre d’histoire non officielle du septième art sur la genèse de ces films, et un florilège de réflexions très personnelles – et, tous azimuts, d’un éloge fervent de la star attitude de Steve McQueen à une interrogation stimulante sur ce que serait devenu “Taxi Driver” si le film avait été réalisé par Brian De Palma au lieu de Martin Scorsese.

La dimension protéiforme, sinon fourre-tout, du livre pourrait rebuter, mais son unité et sa pertinence se construisent et se révèlent au fil des pages — un autre point commun avec la plupart de ses films.

✍ Un article signé Samuel Douhaire à lire sur Télérama.fr

📸 Quentin Tarantino a troqué la caméra pour la plume le temps de revenir aux sources de son amour du cinéma. 2012 Levon Biss

mercredi 22 mars 2023

La Georgie prochainement dans l'Union européenne ?

 

La séquence vidéo dure quelques dizaines de secondes. 

On y voit une femme agiter le drapeau européen face au puissant jet d’un canon à eau. Elle est trempée et vacille, mais tient tête à la police, vite rejointe par d’autres manifestants venus faire bloc autour d’elle. Mardi 7 mars, à Tbilissi, aucune image n’incarnait mieux l’aspiration des Géorgiens à rejoindre l’Union européenne (UE), mais aussi leur rage contre le gouvernement, qui menaçait de réduire cet espoir à néant en adoptant son projet de loi sur les « agents de l’étranger ». Le texte, calqué sur une loi russe pour réduire au silence les voix critiques, prévoyait de désigner sous l’appellation infamante d’« agents de l’étranger » toute ONG ou média recevant plus de 20 % de son financement de l’étranger, sous peine d’amendes.

Le geste de Nana Malachkhia, 47 ans, a été relayé en masse sur les réseaux sociaux et a fait d’elle un symbole dans son pays, mais aussi à l’étranger. Lorsqu’une délégation européenne est venue à Tbilissi, mardi, l’un de ses représentants, Lawrence Meredith, a dit « garder cette image en tête » plutôt que celle du drapeau européen brûlé devant le Parlement, le jour de sa visite, par un groupe prorusse d’extrême droite et ultra-minoritaire, Alt Info. L’événement a été qualifié d’« incident isolé ». En France, Emmanuel Macron a lui aussi mentionné la fameuse vidéo lors du sommet franco-britannique, le 10 mars. « Nous avons vu des images préoccupantes ces derniers jours : une femme portant le drapeau européen bousculée, pour ne pas dire plus. Tout cela ne peut nous laisser indifférents. » Sous la pression, le parti au pouvoir, Rêve géorgien, a finalement renoncé à son projet de loi le même jour.

Cette soudaine notoriété met Nana Malachkhia mal à l’aise. D’un naturel discret, cette fonctionnaire à la mairie de Tbilissi rejette l’étiquette d’« héroïne » que lui a accolée la presse géorgienne, et préfère saluer le courage de la population entière.


Photo : Nana Malaskhia, à Tbilisi, le 15 mars 2023.

Manu Payet au théâtre de la Madeleine avec Emmanuel 2

  « Au fond, je suis fait pour raconter des histoires. » Alors il raconte,  @manupayet Avec précision et générosité. Son enfance à La Réunio...