Comme plus d’une centaine d’Ivoiriens, elle est venue s’enregistrer pour un rapatriement volontaire. « Ma bailleuse m’a donné une semaine pour quitter la maison. Des amies à moi ont dû partir encore plus précipitamment. Je ne sais pas où aller, ça me rend malade ce qu’il se passe », confie la jeune mère en situation illégale, poussée au départ.
Jeudi 23 février, deux jours après le discours du président Kaïs Saïed sur les « hordes de migrants clandestins », source, selon lui, « de violences, de crimes et d’actes inacceptables » et destinés à changer la composition démographique de la Tunisie afin d’estomper son caractère « arabo-musulman », Dorothée a été licenciée de son travail de femme de ménage.
Le lendemain, la mission diplomatique ivoirienne a lancé une vaste opération de recensement de ses ressortissants « désireux de quitter la Tunisie définitivement ». Une démarche d’autant plus urgente que les autorités tunisiennes ont accentué la pression sur les Subsahariens, malgré la manifestation contre le racisme qui a rassemblé un millier de personnes à Tunis, samedi, et les protestations venues de l’étranger.
Photo : Des migrants d’Afrique subsaharienne se rassemblent devant les bureaux du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Tunis, le 27 février 2023, pour demander une résolution de leur situation.
FETHI BELAID / AFP
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