vendredi 31 mars 2023

Charlotte Rampling expose au musée d'art moderne

 


À l’époque, il y a environ vingt-cinq ans, Charlotte Rampling n’avait jamais peint ni dessiné. 

Elle qui voue un respect à des maîtres écrasants, Pierre Soulages ou Alberto Giacometti, est tétanisée par la toile blanche. Ses premiers dessins sont « désespérément enfantins ». Mais elle s’obstine. L’actrice s’acharne sur la même petite planche enduite de pâte blanche, étalant au doigt des amas de peinture. Elle expérimente le spectre primaire, l’abandonne, « les couleurs criaient ». « Mais toujours rien n’en sortait, se souvient la comédienne, alors j’ai commencé à rayer, rayer de plus en plus rageusement. Je me suis laissé guider par je ne sais quoi, je savais que quelque chose allait se passer. 

» A force de frotter les fibres de la toile du pouce et du plat de la main, une figure est apparue, une silhouette presque humaine, transparente, sans visage, « quelque chose de très psychologique, en lien avec mon monde intérieur ». « La figure a émergé de la matière après avoir résisté longtemps et je ne pouvais plus l’effacer », explique Charlotte Rampling. Après cette apparition, elle n’a cessé d’enduire et de frotter des petits panneaux en fibre de bois toujours du même format, 50 cm sur 45. « Comme obsédée, j’y suis retournée sans cesse. Je manipulais la matière pour rencontrer le génie qui pouvait sortir. » Depuis cet hiver de la fin des années 1990, une trentaine de silhouettes sont ainsi apparues. « Personne ne savait. 

C’était sorti des ténèbres, de mes ténèbres, je gardais le secret. » 

Dix-neuf de ses tableaux sont exposés pour la première fois au Musée d’art moderne de Paris, à compter du 14 avril. 

📷 @bettinapittaluga
✏️ Pascale Nivelle

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