L’écrivain japonais, prix Nobel de littérature en 1994, s’est éteint à 88 ans.
Pacifiste fasciné par la violence, conscience de gauche touchée par le nationalisme, il laisse une œuvre marquée par les ambiguïtés de son pays.
Parfois, il s’échappait. Une anecdote, un souvenir ou quelques lignes d’un texte s’invitaient dans la discussion et Kenzaburô Ôé prenait une voie de traverse. Lors d’un de ces pas de côté, livré un après-midi d’octobre en 2016 à Tokyo, le Prix Nobel de littérature racontait avec un amusement quasi enfantin la redécouverte d’une sensation de vivant. «Il y a deux jours, je me suis mis en survêtement et j’ai couru pendant dix minutes environ.
Je me suis rendu compte que même à 81 ans, on pouvait encore courir. Ça m’a donné un sentiment de gaîté et de clarté dans ma vie que de me dire que je pouvais encore courir. J’ai pu m’élever au-dessus du sol. Un être humain est quelqu’un qui peut courir et s’élever au-dessus du sol. Voilà, je suis de nouveau un humain.» Et Ôé souriait derrière ses éternelles lunettes rondes.
On découvrait un conteur derrière le romancier prolifique – trop méconnu en France – et la grande conscience politique.
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📸 @jeremiesouteyrat
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