Jeudi 2 mars, un nouveau contingent de manifestants arrivait à Lima, la capitale, depuis le sud du pays. Même si l’intensité de la contestation semblait avoir diminué au cours des semaines précédentes, la colère populaire ne tarit pas. « Dina dynamite, Dina tueuse », scandent toujours les manifestants, en brandissant les portraits de leurs camarades tués au cours d’un trimestre de violences. Ils exigent le départ de Dina Boluarte, la vice-présidente arrivée au pouvoir après la chute de Pedro Castillo et son coup d’Etat manqué, mais également la tenue d’élections immédiates et la formation d’une Assemblée constituante. Or, Mme Boluarte n’entend pas démissionner et le Congrès se refuse à convoquer des élections anticipées.
« Que se vayan todos ! » (« tous dehors ! ») : le slogan clamé dans les cortèges dit une rage profonde. Inégalités sociales abyssales, disparités régionales, racisme, corruption endémique : les raisons de la colère se superposent et se renforcent. Alors que les fractures du Pérou sont anciennes, le pouvoir parie sur l’usure du mouvement.
Certains analystes politiques redoutent, au contraire, une escalade nourrie de malaise social, sur fond de dérive autoritaire.
Photo : La police devant la Cour suprême, le 9 février 2023.
Martin Mejia / AP
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