jeudi 2 mars 2023

Marina Ovsiannikova

 


La productrice télé Marina Ovsiannikova, désormais réfugiée en France, est devenue l’un des symboles russes de la résistance à Vladimir Poutine en brandissant une pancarte «antiguerre» sur la première chaîne du pays.


Toute vêtue de noir et hissée sur des escarpins en velours, l’opposante a d’abord un côté distancié et nonchalant. 

Il faudra de longues minutes avant de briser la glace et entrevoir un brin de fragilité. Car son geste désespéré puise ses racines au plus profond de son intimité. Née en 1978 à Odessa d’un amour russo-ukrainien, Marina Ovsiannikova a passé une grande partie de sa jeunesse à Grozny, réduite en cendres par Moscou lors de la première guerre de Tchétchénie (1994-1996). Elle décrit une enfance pauvre et difficile. La fillette a été élevée seule par sa mère, une ingénieure chimiste, après la mort de son père ukrainien, à l’âge de 5 mois. «Nous avons fui en Russie dès que les premiers coups de feu ont retenti. Nous étions des réfugiées, sans rien. Quand l’invasion russe en Ukraine a débuté, je n’ai pas pu supporter que des millions de femmes et d’enfants puissent subir le même sort.»

Lorsque Marina Ovsiannikova, 25 ans, quitte son poste de présentatrice à Krasnodar, ville proche de la Crimée, pour rejoindre la première chaîne de télévision du pays, elle réalise pourtant le «rêve d’une vie». La célèbre journaliste Zhanna Agalakova, qui l’a connue à Pervy Kanal à ses débuts, se souvient d’une employée «intelligente» et «timide», qui manquait parfois de confiance en elle. Mais la jeune femme s’accroche. Son poste, qui consiste à regarder les flux d’informations des médias occidentaux (Reuters, Associated Press, BBC, Al-Jezira…), lui offre une rare occasion de s’extraire de la désinformation du Kremlin. Ses horaires flexibles lui permettent de concilier vie privée et professionnelle. 

Mariée à un réalisateur de la chaîne pro-Poutine Russia Today et mère de deux enfants âgés aujourd’hui de 12 et 18 ans, Marina Ovsiannikova acquiert peu à peu un statut social privilégié.

👉 L'intégralité du portrait est à retrouver dans l'appli Libé & dans notre édition de ce jeudi.

📷 @kostyukov

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