jeudi 2 mars 2023

Mort de Wayne Shorter

 


Dans le monde du jazz, il était celui qui les aura tous mis d’accord. 

Des fans de groove aux amateurs les plus orthodoxes, pas un ne manqua de respect à Wayne Shorter. Plus qu’un père, mieux qu’un parrain, le saxophoniste aura incarné une figure tutélaire dont l’aura poétique plana sur le métier, au-dessus du commun des mortels. C’était cela Wayne Shorter, un musicien dont la hauteur de vue se traduisait constamment par des visions totalement ésotériques. Ou plutôt un «peintre», comme nous l’avait confié en 2010 le batteur Brian Blade, pilier d’une rythmique constituée en 2000 (avec le pianiste Danilo Pérez et le contrebassiste John Patitucci) qui aura offert pendant près de deux décennies au saxophoniste l’occasion de donner à entendre tout ce que peut désigner le mot jazz, en dehors de toute norme. «Jouer à ses côtés, expliquait Blade, est une expérience au-delà des notes. Tu es à la source de la musique. Dans la vibration de l’instant et auprès du plus grand compositeur de jazz actuel.» Trois ans plus tôt, Julien Lourau partageait l’affiche du festival de jazz de La Villette avec celui qu’il percevait comme un incomparable guide spirituel : «Tu ne repiques pas un solo de Shorter. Non, il faut plutôt aller vers l’esprit de ce poète du son.» 

Et à l’heure des épitaphes, on pourrait noircir la page d’épithètes éclairant le génie du natif de Newark, mort ce jeudi à 89 ans à Los Angeles.

Le texte complet de Jacques Denis est à retrouver dans l'application Libération (lien en story)

📸 Photo : Wayne Shorter backstage en 1985, 
David Redfern.

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