Le rituel est immuable.
Il se répète chaque samedi, partout en Suède. Dès l’ouverture des magasins, petits et grands défilent au rayon des bonbons vendus en vrac. Tétines de gélatine multicolores, bouteilles de Coca-Cola miniatures acidulées, boules au chocolat… Armés d’une pelle en plastique, les clients remplissent soigneusement leur sac en papier de friandises qu’ils dégusteront pendant la journée. Ce jour-là seulement, car en Suède, on ne mange généralement des bonbons que le samedi. D’où leur nom : lördagsgodis – « lördag » pour samedi et « godis » pour bonbon.
Chaque année, les Suédois en avalent autour de 15 kg par personne, contre 3,5 kg pour un Francais. Sur Internet, les parents s’interrogent : quel est le bon âge pour commencer ? On dirait presque une mesure de santé publique.
Et pour cause : cette habitude, dont l’origine remonte aux années 1950, a été recommandée par une médecin, Lisa Swenander Lanke, et un dentiste, Bo Krasse. Tous les deux avaient vu de près les ravages causés par le sucre sur les dents. Ils estimaient donc préférable de concentrer la consommation de saccharose sur une journée par semaine.
Ces deux professionnels de la santé se sont rencontrés à Lund, dans le sud de la Suède. Tous deux ont travaillé à l’institution pour « arriérés mentaux » de Vipeholm, tristement célèbre pour les conditions de vie semi-carcérales imposées à son millier de résidents de 1935 aux années 1980. C’est là que se déroule le film Sockerexperiment (Expérience sur le sucre), sorti sur les écrans le 10 février en Suède.
Il se penche sur un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’institution.
Photo : Une personne choisit des bonbons à Vellinge (Suède), le 26 mars 2021. JOHAN NILSSON / TT NEWS AGENCY VIA AFP
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