Peu avant le conseil des ministres, le chef de l’Etat et sa première ministre, Elisabeth Borne, font savoir à Laurent Berger, patron de la CFDT, que sa proposition de « médiation » n’a pas lieu d’être. La sortie de crise que propose le patron du syndicat réformiste est jugée nulle et non avenue. En lieu et place, Matignon lance, dans la soirée, une invitation à l’intersyndicale « lundi ou mardi ».
Las. Le recul de l’âge de départ à la retraite, de 62 ans à 64 ans, principal point de crispation des syndicats et de la rue, ne devrait pas faire partie de ces pourparlers, les premiers depuis le 10 janvier. « La première ministre comme le président de la République ont dit qu’ils étaient désireux de lancer des discussions sur le travail. On sait que le sujet retraites a d’une certaine manière mis en lumière beaucoup de difficultés dans l’univers du travail et il faut les traiter », souligne un conseiller d’Elisabeth Borne.
L’exécutif, qui se dit « ouvert », reste en réalité inflexible sur une réforme jugée « nécessaire ». « On parlera de ce dont on voudra ! Etre droit dans ses bottes, je veux bien, mais quand il y a un tel niveau de tension dans le pays, quand 84 % des Français sont contre la réforme, quand il y a un ressentiment qui est en train de se transformer en colère et, je le redoute, en rage, rester droit dans ses bottes, ce serait une faute », avertit Laurent Berger.
Photo : Lors de la manifestation contre la réforme des retraites, à Paris, le 28 mars 2023.
Thibault Camus / AP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre passage