Tout commence vers 17 heures. Accompagné d’un ami, Paul Boyer rejoint l’immense cortège d’opposants à la réforme des retraites qui reliait la place Bastille à l’Opéra au niveau de République. Les échauffourées sont encore rares, les gazages sporadiques. Arrivés à destination, les deux amis décident de rebrousser chemin en suivant le tracé emprunté par la manifestation. Vers 21 heures, les voici sur le boulevard Beaumarchais, à quelques pas de Bastille, à l’angle de la rue Jean-Beausire. Alors qu’il discute avec une manifestante «d’une cinquantaine d’années» et que la foule n’a selon lui «rien à se reprocher», le journaliste voit arriver «une dizaine de motos de la Brav-M très rapidement». Une vingtaine de policiers en descendent, avancent vers la centaine de personnes présentes et «se mettent à taper tout le monde», «à matraquer les gens», «sans qu’il n’y ait eu aucune explication».*
La suite se passe «très vite». Sans dire un mot, «un agent de la Brav – tout de noir vêtu, casque blanc intégral sur la tête – se dirige vers moi. Je crie “presse !”, j’avais ma carte dans la main et je la lui ai montrée». Mais le policier le frappe «à l’arrière de la tête», lui ouvrant le crâne, avant de lui «asséner deux coups avec sa matraque vers le visage». Par réflexe, le journaliste met sa main en opposition : elle est fracturée par la force des chocs. Le journaliste parvient tout de même à rester debout et s’extrait de la cohue. La manifestante avec qui il discutait «a le visage en sang».
Il se rend ensuite seul aux urgences, où un médecin urgentiste lui diagnostique «un traumatisme crânien et une fracture de la main gauche, ainsi que deux semaines d’ITT».
👉 L'article complet de Jean-Baptiste Chabran est à retrouver dans l'app Libé.
📸 @remyartiges
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