Sur la place de la Nation, à Paris, une quinzaine de CRS : «Non, madame, passez à gauche, là, derrière le camion, merci.
Bonne journée.» Au café Chez Prosper, des manifestants entrent comme un dimanche après-midi et commandent des cafés, des demis, les mains pleines de banderoles et des badges Solidaires ou CFDT collés sur leurs doudounes colorées. L’ambiance est si pacifique que les serveurs ne verrouillent même plus la porte du bar. Mireille a pris un crème : «J’habite là, je passe voir la fin de chaque manifestation qui arrive à Nation.» Elle a 92 ans. «Je n’ai pas peur des débordements, généralement les fins de manifestations sont très calmes», sourit-elle en retournant à son livre. Jérémie, un quadra au gilet jaune marqué «Lutte des classes, lutte de casse» entre : «De l’autre côté de la place j’ai vu une petite charge. Mais bon.» A la table d’à côté, Isabelle, 32 ans, a participé à toutes les mobilisations : «Celle-ci est vraiment particulière. Je n’ai pas vu de black bloc, pas de lacrymogène, pas de charges... j’ai l’impression que le mot d’ordre des flics c’était de nous laisser tranquille.» Elle est avec un ami japonais, Hokuto.
C’est sa première manif. Il réfléchit. Passe sa main sur son visage. «Il m’a dit tout à l’heure qu’il avait trouvé ça très joyeux», coupe Isabelle.
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📷 @denisallard
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