mardi 23 juillet 2024

Entre les rebelles houthistes du Yémen et Israël un duel à 2000km de distance


Sous un ciel obscurci par des nuages de fumée noire, un gigantesque brasier a consumé pendant quarante-huit heures une partie des quais du port yéménite de Hodeïda, sur les bords de la mer Rouge. Samedi 20 juillet, l’aviation israélienne a choisi de frapper l’un des poumons économiques de la rébellion houthiste, qui contrôle la majeure partie du pays. Un bombardement mené en représailles à l’attaque de drone venue du Yémen, qui, la veille, avait tué une personne à Tel-Aviv, après avoir déjoué le système de défense israélien.
Les frappes de samedi sur le port stratégique de l’ouest du Yémen, point d’entrée du carburant et de l’aide humanitaire, sont les premières revendiquées par Israël contre le pays le plus pauvre de la péninsule Arabique, situé à environ 2 000 kilomètres des frontières de l’Etat hébreu. Selon Mohammed Abdelsalam, un porte-parole du groupe yéménite, l’attaque a visé « des installations de stockage de carburant et une centrale électrique » qui approvisionne cette région du littoral yéménite pour « faire pression sur le Yémen afin qu’il cesse de soutenir les Palestiniens ». « L’entité sioniste paiera le prix de ses frappes contre des installations civiles et nous répondrons à l’escalade par l’escalade », a averti Mohammed Al-Bukhaiti, membre du bureau politique d’Ansar Allah (« partisans d’Allah »), le nom officiel du mouvement, qui se considère comme le seul représentant légitime de l’Etat yéménite.
Les raids aériens qui ont visé le port de Hodeïda ont causé la mort de six personnes et en ont blessé 83, tandis que trois sont portées disparues, selon le dernier bilan du ministère de la santé des houthistes. D’autres opérations suivront « s’ils osent nous attaquer », a déclaré samedi le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant. De son côté, l’Iran, parrain et soutien du groupe yéménite, a « fermement condamné » ces frappes, mettant en garde contre une « escalade des tensions » dans la région.

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Article : Madjid Zerrouky
Photo : AFP

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