mercredi 17 juillet 2024

Au Liban l'épuisement des pays donateurs confrontés à une crise qui s'éternise

 

Au sein de Médecins sans frontières (MSF)-Suisse, la décision a été prise de se désengager de deux projets de santé primaire au Liban, pourtant essentiels pour des milliers de réfugiés syriens et de Libanais, dans les régions pauvres de l’Akkar (nord) et de la plaine de la Bekaa (est). « Notre budget se réduit du fait de la multiplication des crises à Gaza, au Soudan, en Ukraine… Les besoins sont là, mais l’identité de MSF est la réponse d’urgence, non le développement. Après dix-sept ans au Liban, on doit réévaluer notre réponse et notre impact, arrêter ou être plus efficace », justifie Maurizio Campailla, chef de mission pour le Liban de MSF-Suisse.
Le cas de MSF-Suisse est loin d’être isolé. Les ONG, les agences onusiennes et les bailleurs étrangers reconsidèrent tous leur assistance au pays du Cèdre. La lassitude des donateurs se fait sentir, alors que la crise économique, qui a éclaté en 2019, ne montre aucun signe de résorption. Le maintien du pays sous perfusion d’aide humanitaire, d’une crise à l’autre – de l’arrivée des réfugiés syriens, à partir de 2011, jusqu’à l’explosion du port de Beyrouth, en 2020, en passant par l’effondrement financier de 2019 –, est vu comme une impasse.
Dans le même temps, la transition vers une phase de développement, qui supposerait de réorienter l’aide vers les institutions publiques, continue d’être bloquée. La communauté internationale conditionne ce basculement à la mise en œuvre de réformes de fond, auxquelles l’élite politique libanaise rechigne. C’est à ce titre que l’accord préliminaire, signé, en avril 2022, avec le Fonds monétaire international, qui pourrait permettre au pays d’obtenir une aide de 3 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros), n’a toujours pas été finalisé.

Retrouvez-le en suivant le lien sur notre profil.⁣⁣

Article : Hélène Sallon (Beyrouth, correspondante)

Photo: Un point d’approvisionnement en eau dans le camp de réfugiés palestiniens de Burj al-Barajneh, à Beyrouth, le 14 mai 2024. JOSEPH EID / AFP

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci pour votre passage

Les talibans suspendent la campagne de vaccinations contre la polyio

  Le repli du régime taliban sur lui-même connaît de moins en moins de limites. Après les fins de non-recevoir de Kaboul aux appels de la co...