C’était le premier jour du reste de sa vie. Un soir d’été où tout était réuni pour en garder longtemps la saveur, celle qui colle au corps et au cœur. Dimanche 28 juillet, sur le 400 m 4 nages, Léon Marchand a grimpé quatre à quatre sur l’Olympe pour s’offrir sa première couronne, celle qu’on lui promettait depuis des mois. Le nageur de 22 ans a enflammé la piscine de Paris La Défense Arena dans un tour de passe-passe en solitaire de 4 min 2 s 95.
Le septième chercheur d’or dans le panthéon de la natation bleu, blanc, rouge a savouré son chef-d’œuvre pendant La Marseillaise, dont les notes s’étaient élevées des tribunes avant même l’entrée des huit finalistes. Les 17 000 spectateurs scandaient « Léon, Léon » comme un seul homme. « Pour un nageur, c’est très rare de vivre ça, s’est délecté l’élève de Bob Bowman et Nicolas Castel, avec ce détachement désarmant et ce sourire qui le caractérisent. J’ai ouvert les yeux, j’ai écouté tout ce qui se passait autour et ça m’a vraiment poussé. C’était fou, je pense que je vais m’en souvenir longtemps, de [cette victoire]. »
Dès la première longueur en papillon, le Toulousain déploie ses ailes, en avance sur son propre record du monde. Il augmente son avantage en dos avant d’enfoncer le clou en brasse, où une chose exquise se produit : à intervalle, la foule se tait, puis d’un seul coup pousse derrière lui à chaque fois qu’il reprend sa respiration. En démarrant le crawl, Marchand est seul au monde avec une quinzaine de mètres d’avance sur ses poursuivants, qui passent presque pour des nageurs du dimanche.
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Article : Elisabeth Pineau
Photo : @laurencegeai #pourlemonde
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