La demi-finale, face à la Slovène Andreja Leski, avait des airs de formalité : la scène a déjà été jouée cinq fois par les deux femmes dans le passé, avec à chaque fois un happy end pour la Française. Au milieu des hostilités, Agbegnenou place un magnifique sasae, une attaque en pivot sur le genou, un des plus beaux gestes du répertoire, mais presque trop virevoltant : son adversaire parvient à se retourner et tomber sur le nombril. Ça ne compte pas.
On se dirige vers les prolongations, quand, d’un coup, la Slovène fait à peu près le même mouvement, mais sur la jambe intérieure. Agbegnenou chute sur le côté. Est-ce le coude (sans dommage), est-ce la «tranche» (et ça marque) ? L’arbitre fait un rectangle avec les doigts : la suite du script se décidera sur un ralenti vidéo, anatomie d’une chute. Après le coude, le triceps a touché, c’est donc la tranche. Waza-ari pour la Slovène, quinze secondes au compteur, c’est foutu pour l’or. La Française tombe de l’Olympe. Lot de consolation : elle a le droit de se battre pour le bronze.
La championne n’a guère le temps de cogiter. Elle est de retour sur le tapis une demi-heure plus tard, face à l’Autrichienne Lubjana Piovesana, numéro 10 mondiale. Sans faire de manière, cette dernière rentre d’entrée dans le lard de la Française, qui n’est pas loin de chuter une dernière fois. Secouée, piquée dans son orgueil, elle réplique peu après avec un autoritaire mouvement de hanche, qui plaque Piovesana sur le dos. Clap de fin.
✍️ Guillaume Gendron
📷 @denisallard
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
mardi 30 juillet 2024
Retour sur la désillusion de Clarisse Agbegnenou
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