dimanche 3 novembre 2024

L'acte militant d'une étudiante dévêtue suscite l'admiration des femmes en Iran

 

Il y a des moments dans l’histoire où le courage d’une seule femme brise les barrières du silence et de l’oppression.
Samedi, une femme de 30 ans, identifiée comme Ahoo Daryaei, étudiante en littérature française à l’université islamique Azad de Téhéran, est harcelée par des agents de sécurité au sujet du port de son foulard. Ses vêtements ont été déchirés lors de la confrontation.
En signe de protestation, elle les enlève et reste assise sur un muret, en culotte et soutien-gorge, ses longs cheveux noirs lâchés dans le dos, avant d’aller marcher dans le campus. Dans une autre vidéo, on voit des forces de sécurité en civil l’emmener violemment dans une voiture.
Fars News, un média affilié aux Gardiens de la révolution, a rapporté qu’elle serait transférée dans une unité de santé comportementale, une tactique souvent utilisée par le régime de la République islamique pour saper les actes de résistance des Iraniennes.
En quelques heures, l’incident s’est répandu sur les réseaux sociaux, déclenchant une vague d’enthousiasme et de colère parmi les Iraniennes.

Golnaz, une costumière de 29 ans, réfléchit à l’impact puissant de cette image, devenue un nouveau symbole de la lutte des femmes iraniennes contre le hijab obligatoire : «Ce n’est pas seulement la protestation d’une personne contre le harcèlement d’un système oppressif ; c’est le portrait du courage et de la défiance d’une nouvelle génération qui promet la liberté aux femmes iraniennes. Ce qui ressort, c’est une société qui ose désormais dépasser les limitations imposées depuis des décennies. La protestation de cette jeune femme est une révolte contre ceux qui ont étouffé des vies comme la sienne. Les hommes dans cette image sont tout aussi significatifs. Leur regard ne pèse plus sur son corps. Ils passent sans oser la regarder ouvertement. Cela incarne l’idéal auquel la société iranienne doit parvenir.»

✍️ Divan Shirazi
📷 Amnesty Iran

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