jeudi 3 octobre 2024

Le portrait de Major Mouvement

 

A son million d’abonnés sur les réseaux sociaux, Grégoire Gibault distille ses conseils dans des pastilles pédago, mais pas pontifiantes, une sorte de «C’est pas sorcier» de la kiné pensé pour YouTube et Instagram. Air jovial et blagues potaches, le trentenaire se met en scène dans des exercices faciles à reproduire pour apaiser lumbago, sciatique ou tendinite, de préférence en ayant préalablement omis d’enfiler un tee-shirt. C’est bien tout habillé qu’on le retrouve, pantalon à pinces tenu par son habituelle paire de bretelles, laissées généralement au placard dans le civil.
Il a fixé le rendez-vous dans la boutique parisienne de son oncle, là où il traînait ado, une caverne d’Ali Baba où se côtoient figurines Goldorak, masques de lucha libre et vierges Marie fluo. Le kiné est en pleine promo de son dernier livre – les deux premiers se sont écoulés à 300 000 exemplaires –, présenté comme le «guide ultime pour bien vieillir». Pas de recette miracle, la méthode est on ne peut plus basique : bouger (beaucoup), dormir (longtemps) et (bien) manger. Major Mouvement est formel : le mouvement est «le meilleur médicament». Le professionnel de santé prône la régularité et l’assiduité, plutôt que le culpabilisant no pain no gain, mantra des coachs stars des réseaux. «L’idée, c’est de montrer qu’en changeant deux-trois habitudes, on peut se reconnecter à notre corps et se sentir mieux», explique Grégoire Gibault. Il bataille contre la sédentarité, première responsable des douleurs de dos, sa spécialité. Le kiné s’est lancé sur les réseaux sociaux en 2018, après près d’une décennie à rabâcher les mêmes recommandations à ses patients. «Je me suis demandé comment faire pour que le message passe sans perdre mon énergie à répéter», retrace le vulgarisateur, en guerre contre les fake meds, ces fausses infos en santé.

👉 L'article de Juliette Deborde est à lire en intégralité dans l'appli Libé
📸 Martin Colombet

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