Dans un biopic sinistre où s’enchaînent les tubes et les séquences attendues, Grand Corps malade et Mehdi Idir échouent à restituer le lyrisme du chanteur, dépeint en obsédé de la réussite.
Pourquoi «Monsieur Aznavour» ? Le titre, à lui seul, engage d’emblée sur la voie de la salutation polie, comme à un prof, un notaire ou au médecin de famille dans une rue pavée dans un recoin vieille France.
Ce profilage d’Aznavour en obsédé du travail, de la réussite, fait passer tout le mystère et le lyrisme des chansons du côté d’une quasi-stratégie qui met du temps à trouver son mode opératoire et à performer à plein régime. D’ailleurs dans une scène, il a comme un déclic sur le type de chanson et d’écriture qui lui permettrait de se singulariser et il dit «j’ai trouvé la bonne formule». L’artiste, le parolier, le musicien Aznavour, ses sources d’inspiration, sa folie même, peinent à exister tant tout est soumis au régime d’une plate illustration de ce que l’on imagine être des séquences cohérentes pour une célébrité qui pourrait aussi bien ouvrir une chaîne de magasin d’électro-ménager ou accéder à un rôle politique de premier plan.
✍️ Olivier Lamm et Didier Péron
📸 Pathé Film
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