jeudi 17 octobre 2024

"Culte" une mini-série sur les coulisses fascinantes de Loft Story

 

Onze candidats alanguis dans un décor pastel de sitcom, quelques notes de musique simili-Daft Punk et le logo d’un œil qui cligne sur deux corps qui s’abandonnent dans une piscine Leroy Merlin : un matin d’avril 2001, la France s’est réveillée devant quelque chose qu’elle ne connaissait pas. Le Loft allait déchaîner les passions pendant de longs mois. Monstruosité vulgaire et voyeuriste pour les uns, pour les autres fascination rêveuse envers cette jeunesse désœuvrée filmée vingt-quatre heures sur vingt-quatre et n’ayant rien d’autre à offrir au regard qu’un ennui warholien.
Vendue comme une série sur #LoftStory, «Culte» ne se situe pourtant pas où on l’attend (une plongée trash dans le quotidien des lofteurs), et c’est sa qualité première. C’est plutôt dans la tradition des séries américaines de l’âge d’or sur les professions (avocats, politiques…) que se place «Culte», s’attachant en premier lieu aux coulisses de la création du programme, aux embûches rencontrées, et aux guerres de chaînes et d’ego pour faire sortir de terre un objet auquel personne ne croyait et surtout que personne ne savait fabriquer.

Du Loft lui-même, on ne verra que très peu de choses finalement. Seules quelques images nous en parviennent, à travers les moniteurs vidéo de ceux qui travaillent sur l’émission. L’effet madeleine est fascinant. Reconstitués fidèlement, ce sont comme des souvenirs qui nous passent devant les yeux, et les «lofteurs» y sont surtout des silhouettes, ultra-identifiables et reconnaissables en un clin d’œil, mais des silhouettes. Tous, sauf une : #Loana est la seule qui sorte du petit cadre des écrans de télé, et que l’on suive de son premier casting à sa sortie victorieuse du programme. La série se revendique en réhabilitation amoureuse de ce personnage de la pop culture des années 2000, Marilyn des temps modernes cramée par la surexposition. La protéger et l’exposer en même temps, l’aimer mais ne pas hésiter à la trahir, telle est l’équation cruelle de l’équipe de production. Tous semblent parfois littéralement médusés par le monstre télévisuel qu’ils sont en train de créer, certains y laissant même la raison.

✍️ Clélia Cohen

📷 Fanta Kaba / Prime

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