mercredi 10 juillet 2024

Ces mères confrontées à un ex-conjoint violent

 

C’est à l’hôpital, où elle s’était rendue pour faire soigner sa mâchoire fracassée par les coups de son compagnon, que Béatrice (tous les prénoms ont été changés) a appris qu’elle était enceinte. Lors de ses douze jours d’hospitalisation, elle a décidé deux choses : qu’elle garderait cet enfant et qu’elle réussirait à quitter son père. Neuf mois plus tard, un petit garçon est né. Il a fallu attendre deux ans de plus pour qu’elle parvienne enfin à fuir, après une énième explosion de violences, son petit dans les bras. A l’époque, Béatrice avait 28 ans et était « à ramasser à la petite cuillère ». « Mon fils m’a permis de le quitter. J’avais plus peur pour lui que pour moi. Ça m’a donné l’élan », raconte-t-elle, huit ans après. Une autre page s’est alors ouverte : celle du partage, avec son ex-compagnon violent, mais jusqu’à présent jamais condamné pour ces faits, des responsabilités parentales.
Lorsqu’un couple « normal » se sépare, les psychologues soulignent souvent l’importance de préserver le couple parental. Mais comment faire en cas de violences conjugales ? Quelle place laisser au père de l’enfant s’il est aussi l’agresseur de sa mère ? A quels risques s’exposent celles qui maintiennent un lien, sous la contrainte ou de leur plein gré ? Que disent-elles, ces femmes abîmées, à leurs enfants qui continuent (ou pas) de voir leur père ?
Trois d’entre elles ont accepté de témoigner. Béatrice, 36 ans, factrice dans la Loire, est mère d’un garçon de 10 ans. Hélène, fonctionnaire séparée depuis près de deux ans, vit à Marseille avec son fils de 3 ans et demi. Melinda, agente administrative en région parisienne, a deux filles de pères différents. L’aînée, âgée de 10 ans, n’a pas connu le sien. La cadette, 3 ans, le rencontre tous les quinze jours dans les locaux d’une association, lors de « visites médiatisées » – en présence d’un tiers.

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Illustration : Séverin Millet

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La une de Libération du mardi 8 octobre 2024

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