L’aide-soignante du Loiret, victime d’injures racistes dans un reportage d’«Envoyé spécial» sur France 2, est devenue malgré elle le symbole d’une haine décomplexée depuis la montée du Rassemblement national.
En moins de deux semaines, Divine Kinkela, «anonyme aide-soignante», a été propulsée, sans trop s’y attendre, sur le devant de la scène. Erigée par certains en symbole de la lutte contre le racisme décomplexé en cette période électorale, le costume est trop grand pour elle.
«Le racisme choque enfin, semble pris en compte et sera, j’espère, sanctionné. Mais les médias, c’est difficile à vivre», glisse-t-elle après un sandwich triangle gobé en vitesse. Elle est raide comme un piquet sur sa chaise en plastique installée au cœur de son salon fraîchement rénové. Face à nous, elle cherche souvent ses mots. L’exercice est éreintant : c’est au moins la troisième fois de la journée qu’elle revient sur les injures racistes proférées par ses voisins. Des cris de singe, «bonobo», «va à la niche», «retournez chez vous». Les mots sont à gerber. Mais combien de Divine Kinkela passent chaque jour sous les radars, dans l’indifférence ?
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📸 Guillaume Blot @heyguillaume
✍️ Margaux Gable
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