Des chiffres impressionnants et un vrai problème de santé publique.
D’après une étude publiée mercredi 16 août dans la revue The Lancet Global Health, 31 % des hommes seraient dans le monde porteurs d’au moins d’un des papillomavirus humains (HPV) et 21 % le seraient d’un HPV à haut risque, c’est-à-dire potentiellement cancérogène.
L’étude analyse et compile les données de 5 686 publications scientifiques menées dans 35 pays entre 1995 et 2022. Dans tous les pays les données sont comparables, à l’exception de l’Asie de l’Est et du Sud-Est où les taux sont moitié moins élevés. Chez les hommes, 35 % des 25 - 29 ans sont infectés et ce niveau reste élevé jusqu’à 50 ans. La prévalence est déjà élevée chez les 15-19 ans (28 %), signe que les hommes sont rapidement infectés après leur premier rapport sexuel, rapporte Le Monde.
Extrêmement fréquentes, ces infections sont la plupart du temps bénignes, mais elles peuvent persister et aboutir à un cancer : les HPV sont responsables en France de 2 900 cancers du col de l’utérus provoquant plus de 1 000 décès par an, 1 500 cancers de la sphère ORL, 1 500 cancers de l’anus, 200 cancers de la vulve ou du vagin et une centaine de cancers du pénis. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces cancers pourraient être évités grâce au dépistage et à la vaccination. Une étude publiée en 2014 estimait qu’au cours de leur vie, 85 % des femmes ayant eu au moins un rapport sexuel avec un homme au cours de leur vie risquaient une infection, contre 91 % des hommes.
En France, actuellement seuls 37 % des filles et 9 % des garçons sont vaccinés contre le papillomavirus, très loin de l’objectif de 70 % de jeunes vaccinés fixé par les autorités de santé. Longtemps la prévention se concentrait exclusivement sur les femmes, au grand dam des auteurs de l’étude publiée mercredi qui recommandent d’intégrer les hommes dans la stratégie vaccinale.
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📷 James Cavallini / BSIP via @afpphoto
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