Il pleut dru à Calais.
Le vent gronde et les trottoirs sont trempés.
Personne ne s’y aventure guère, hormis quelques migrants qui cherchent désespérément à s’abriter. En ce mois de janvier, les associations locales estiment leur nombre à environ 800 – principalement originaires du Soudan, d’Erythrée, de Syrie mais aussi d’Irak et d’Afghanistan – dans cette ville portuaire du Pas-de-Calais qu’un détroit sépare du Royaume-Uni.
Ils vivotent aujourd’hui dans plusieurs campements informels, éparpillés dans les bois bordant des parkings réservés aux poids lourds, ou derrière les hangars d’une zone commerciale.
Ils vivotent aujourd’hui dans plusieurs campements informels, éparpillés dans les bois bordant des parkings réservés aux poids lourds, ou derrière les hangars d’une zone commerciale.
Des grillages ont été dressés sous plusieurs ponts du centre-ville enjambant le canal de Calais, pour les empêcher d’y installer leurs tentes.
Mais, pour se mettre au sec, certains n’ont pas hésité à ramper sous la ferraille.
« Ils ont creusé la terre comme des lapins », remarque, désabusée, Juliette Delaplace, chargée de mission pour le Secours catholique, qui organise un accueil de jour dans un local où, chaque après-midi, entre 300 et 400 personnes se pressent pour trouver de la chaleur, charger la batterie d’un téléphone, se renseigner sur des démarches administratives, ou récupérer un vêtement.
La signature du traité du Touquet, le 4 février 2003 a eu pour effet de déplacer la frontière britannique en France, avec une gestion partagée du contrôle des flux migratoires.
« Ils ont creusé la terre comme des lapins », remarque, désabusée, Juliette Delaplace, chargée de mission pour le Secours catholique, qui organise un accueil de jour dans un local où, chaque après-midi, entre 300 et 400 personnes se pressent pour trouver de la chaleur, charger la batterie d’un téléphone, se renseigner sur des démarches administratives, ou récupérer un vêtement.
La signature du traité du Touquet, le 4 février 2003 a eu pour effet de déplacer la frontière britannique en France, avec une gestion partagée du contrôle des flux migratoires.
Vingt ans après, les dispositifs sécuritaires se sont multipliés, en particulier à Calais, barrant le paysage de clôtures, de barbelés et de murs de béton pour leur interdire d’y camper ou de se frayer un passage vers le port, d’où partent jusqu’à cinquante ferrys par jour pour l’Angleterre.
Photos : A Calais (Pas-de-Calais), le 8 juillet 2021.
Photos : A Calais (Pas-de-Calais), le 8 juillet 2021.
Le port est entouré de trente kilomètres de clôtures barbelées, dont quinze kilomètres équipés de systèmes de détection infrarouge ; 129 caméras quadrillent la zone et 225 personnes surveillent en permanence les installations contre les intrusions.
PALOMA LAUDET/ITEM
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