mercredi 22 février 2023

Macron à Rungis


Déambulant de bon matin dans le marché international, le chef de l’Etat a repris des accents sarkozystes pour appeler à travailler «un peu plus longtemps». 

Tout en réclamant un geste des distributeurs sur le prix de l’essence.

Sainte «valeur travail», priez pour lui. Après des semaines de discrétion pendant l’examen de la réforme des retraites à l’Assemblée, Emmanuel Macron a refait surface mardi matin à Rungis pour chanter les louanges du boulot. «Le vrai débat qu’on doit avoir dans la société, c’est un débat sur le travail, déclame-t-il. C’est le travail qui vous permet de construire votre avenir, celui de votre famille.» Il y a seize ans, Nicolas Sarkozy faisait au même endroit l’éloge de «la France qui se lève tôt». Au cas où l’on n’aurait pas bien saisi la référence au credo sarkozyste, l’Elysée a cru bon de préciser que le chef de l’Etat venait au marché situé au sud de Paris rencontrer «les professionnels qui travaillent dès l’aube pour les Français».

Rien de neuf. Ni dans le décor vu et revu des carcasses de bovins et autres têtes de veau, ni dans le propos. Le Président s’agrippe à un discours sur le travail pour répondre à ses deux priorités du moment : la réforme des retraites et l’inflation. A peine arrivé au pavillon des viandes, le chef de l’Etat est interpellé dès 5 h 35 sur la pénibilité et sur les carrières longues. La députée La France insoumise de la circonscription, Rachel Keke, incite les salariés abonnés aux horaires nocturnes, chaussures et tabliers blancs maculés de sang, à parler de leur quotidien à Emmanuel Macron. «Les gens travaillent dur, ils ont mal au dos, ils n’ont pas de vie, déplore l’ancienne cheffe de file de la lutte de femmes de chambre du groupe Accor. 

J’ai dit au Président que travailler jusqu’à 64 ans comme ça, c’est impossible.»

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📸 @albertfacelly

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