vendredi 24 février 2023

Mort de la résistante Simone Segouin



Engagée dans la Résistance à 18 ans, la jeune couturière Simone Segouin est restée célèbre après avoir été photographiée par un photographe américain à la libération de Chartres puis de Paris, en août 1944.

Chartres, août 1944. 
Sur les marches du perron de l’hôtel des Postes, pointant sa mitraillette vers l’objectif et portant un brassard orné d’un bonnet phrygien et du sigle FTP, Simone Segouin, 18 ans, pose sous l’œil des photographes. Le cliché restera célèbre, symbolisant l’engagement des femmes dans la Résistance.

La dernière résistante d’Eure-et-Loir, où elle était née, est décédée mardi 21 février, à 97 ans, a rapporté l’Echo républicain. 
«Notre Marianne eurélienne», a rendu hommage la préfecture du département, saluant «sa force de caractère, sa fougue et son courage». 
Dans un communiqué, le président de la République a également honoré «la mémoire d’une femme qui risqua tout pour défendre nos valeurs universelles et libérer la France».

Simone Segouin est née le 3 octobre 1925, à Thivars, dans une famille d’agriculteurs. 
Son père Robert, conseiller municipal communiste, était déjà engagé dans la Résistance. 
Début 1944, des officiers allemands logeant au château de Spoir, au sud de Chartres, réquisitionnent des jeunes filles pour s’occuper de tâches ménagères. Le père de Simone refuse l’ordre, prétextant que sa fille est couturière. 
Les Allemandes décident alors d’apporter à la ferme familiale des vêtements à retoucher. «Craignant que ces allers-venus à la ferme familiale, fréquentée par des résistants FTP [Francs-tireurs et partisans, ndlr] du secteur, ne représentent une menace, mon père a trouvé un autre stratagème. Grâce à la complicité d’une tante qui travaillait au Bon Marché, il a expliqué aux Allemands que j’avais été contrainte de regagner Paris où j’avais trouvé du travail. 
J’ai dû alors quitter le domicile familial et entrer dans la clandestinité au sein des FTP qui m’ont fourni de faux papiers. 
Je m’appelais désormais Nicole Minet», avait raconté en 2020 Simone, à la lettre mensuelle de la Fondation de la Résistance.

📸 Roger-Viollet / LAPI


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