mercredi 5 mars 2025

Trump met en scène sa reconquête personnel face au congrès

 

Venu, costume sombre et mine défiante, à la tribune du Capitole des Etats-Unis vanter, lors d’une première adresse solennelle au Congrès de son second mandat, avoir accompli «déjà plus, en quarante-trois jours, que la plupart des administrations en quatre ou huit ans», Donald Trump aura à tout le moins réalisé mardi 4 mars un accomplissement incontestable : celui du plus long discours du genre dans l’histoire américaine – effaçant, avec près de cent minutes, un record détenu par Bill Clinton.

La substance de son exposé essentiellement triomphaliste ne semble pas promise à laisser la même empreinte. Si les effets d’annonce du président américain et ses relais avaient promis «grandeur», «rires», «larmes» et «de la télé immanquable», Trump n’aura fait aucune annonce fracassante et paru surtout livrer une énième déclinaison en habits victorieux des recettes essorées de ses discours de campagne, avec tout ce que ceux-ci charriaient de bravades autosatisfaites, provocations, promesses de rasage fiscal gratis, visions aussi grandioses qu’irréalistes (de l’équilibrage du budget fédéral à la conquête de Mars) et arrangements avec la vérité, débités en cascade afin de submerger les fact-checkers jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Le 47e président s’est présenté aux élus du Congrès comme le restaurateur d’une Amérique «de retour», libérée grâce lui des contraintes qu’il juge impropres à son destin d’écrasante suprématie, et où sa vision balaierait enfin les hésitations de son prédécesseur Joe Biden – cette némésis convoquée sans relâche, comme si Trump, même réélu, ne pouvait s’affranchir de cet affrontement et de l’orgueilleuse blessure d’avoir été déchu de la présidence en 2020.

Une Amérique qui ne serait plus, dieu merci, «woke», mais revenue à des fondamentaux perdus sous la garde d’un Biden qualifié de «pire président de l’histoire américaine», lui ayant légué «une catastrophe économique et une inflation cauchemardesque».

👉 L'intégralité de l'analyse de Julien Gester est à lire dans l'appli Libé

📷 Mandel Ngan / @afpphoto

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