L’ex-sniper télévisé, 66 ans, connu pour avoir dézingué tous azimuts dans l’émission d’Ardisson, trouve une nouvelle jeunesse sur les réseaux sociaux.
Sa bio Instagram annonce la couleur : «Créateur de cons… tenus (emoji pleure de rire).» Caméra intégrée sur lunettes noires, le farceur sillonne les routes de France, accoste les passants, perturbe la quiétude des vacanciers sur la plage, au supermarché, au bowling. A ce badaud assis sur un pilier en pierre dans la rue : «Monsieur, c’est interdit de chier des plots.» A ces policiers en patrouille dans les allées du village olympique : «Je peux voir votre carte ? Allez, on se sort les doigts du cul.» Ou au boucher du coin : «Je voudrais un steak à chier. C’est pour ma belle-mère, je peux pas la voir.» Parfois, l’humoriste manque de se faire casser la gueule. Mais très souvent, la victime remarque gentiment : «Ah ! mais c’est Laurent Baffie ? !» Ça cartonne. Si bien que «oh putain Laurent !» est devenu une tendance aux dizaines de millions de vues sur TikTok, le réseau social des moins de 25 ans.
La phrase fatidique tombe à la minute 4 de notre entretien : «Et puis, on ne peut plus rien dire. Ça a commencé par les annonceurs qui sont devenus les patrons déguisés des chaînes télé, ensuite les réseaux sociaux. On croit qu’il y a une liberté totale sur Internet, mais il faut faire vachement gaffe.» Il semble néanmoins reconnaître qu’un changement d’époque n’est pas toujours pour le pire. «Il y a vingt ans, on disait la même chose des vannes de Carlos aux Grosses Têtes. Dans vingt ans, ce sera encore autrement. C’est comme ça, la société évolue en permanence, évolue ou régresse, chacun choisira.» Il n’y a que sur scène, face à un public acquis à sa cause, qu’il se sent totalement libre.
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📸 @edouardcaupeil / Libération
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