Gaine de climatisation éventrée dans l’aile Sully, moisissures sur les murs du département des antiquités égyptiennes, ascenseurs hors d’âge, infiltrations d’eau, canalisations qui menacent de rompre... Le musée craque de partout. Face aux avaries, les patrons d’institution font souvent l’autruche, priant pour qu’aucune photo compromettante ne s’étale sur les réseaux sociaux. Laurence des Cars procède à l’inverse. En 2023, deux ans après son arrivée, elle tire la sonnette d’alarme. Mais, face à un projet évalué au bas mot à 800 millions d’euros, l’Élysée fait la sourde oreille. En avril 2024, elle repart à l’attaque et plaide publiquement sa cause lors d’une audition à l’Assemblée nationale. Avec le soutien d’une nouvelle alliée, Rachida Dati. La ministre de la culture, qui rêve de prendre les rênes de la capitale aux prochaines municipales de 2026, a vite perçu son intérêt politique à faire aboutir un grand projet parisien. Pour rendre l’addition indolore en termes de deniers publics, elle enjoint le Louvre d’augmenter ses recettes en faisant payer plus cher les visiteurs extra-européens. Quitte à écorner le principe d’universalité cher au musée. Emmanuel Macron se laisse convaincre. S’ensuit une opération de communication cousue de fil blanc. En janvier, selon nos informations, l’Élysée fait fuiter dans Le Parisien une note « confidentielle » alertant sur l’état de décrépitude du Louvre. À peine l’article publié, Emmanuel Macron se précipite au musée le 28 janvier pour une salve d’annonces. Découvrez notre article dans le numéro de M actuellement en kiosque.
📷 @ilyesgriyeb #PourMLeMagazineDuMonde
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