mercredi 19 février 2025

Richard Ferrand sa candidature à la présidence approuvée de justesse par le parlement

 

Et l’extrême droite sauva le candidat d’Emmanuel Macron. En annonçant leur abstention surprise à l’issue de l’audition de Richard Ferrand à l’Assemblée nationale ce mercredi matin, les 16 députés du Rassemblement national (RN) et leurs deux alliés ciottistes de la commission des lois ont ouvert les portes du Conseil constitutionnel à l’ancien socialiste. Avec 58 votes contre parmi les 97 suffrages exprimés à l’Assemblée et au Sénat, Ferrand arrive une toute petite voix sous la barre des trois cinquièmes de votes négatifs, qui auraient signifié le rejet de sa nomination. Dans le détail, 32 députés sur 57 ont voté contre, de même que 26 sénateurs sur 40.
A peine le résultat annoncé par la présidente LR de la commission des lois du Sénat, Muriel Jourda, le débat rebondit sur la légitimité de Ferrand à occuper la présidence du Conseil constitutionnel. «Pour l’instant, rien ne s’oppose à ce que le président de la République le nomme comme membre», commente Jourda, suggérant à Emmanuel Macron de nommer l’un des huit autres membres à la tête de l’institution. «Même si théoriquement le Président a le droit de procéder à sa nomination, je pense qu’il doit revoir son choix», renchérit la sénatrice écologiste Mélanie Vogel. «Alain Juppé, ou d’autres, que sais-je !, s’exclame la socialiste Marie-Pierre de la Gontrie. Comment faire en sorte que le président du Conseil constitutionnel soit adossé à une légitimité forte ?»

L’Elysée balaye ces remarques : «Les règles sont les règles», répond l’entourage du chef de l’Etat à Libération. Richard Ferrand, 62 ans, succédera bien à Laurent Fabius le 7 mars. Quant au score étriqué du proche d’Emmanuel Macron, validé grâce à l’abstention du RN ? L’Elysée pointe l’absence de deux sénateurs macronistes ce mercredi matin et refuse de voir le problème posé par l’extrême droite : «Il n’y a pas de sous députés».

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📸 Abdul Saboor/REUTERS

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