vendredi 21 février 2025

En Ukraine un enfant malgré la guerre

 

La poussette reste toujours dans le couloir, à côté de la porte d’entrée. Quand la sirène retentit à Kiev – en moyenne deux fois par nuit cet hiver –, Sasha et Dima quittent leur lit, soulèvent délicatement Marian de son berceau et l’installent dans le landau au cas où il faille s’échapper, vite. Le nourrisson ne se réveille presque jamais. Les parents s’assoient près de lui avec des couvertures et des coussins en attendant la fin de l’alerte. Au loin, on entend souvent des explosions et il est arrivé que les murs tremblent lors d’attaques. L’abri le plus proche se trouve au sous-sol d’une école à l’angle de la rue, mais il est froid et n’est pas aménagé. Dima l’a visité avant l’accouchement : impensable d’y descendre chaque nuit avec un bébé. Alors il patientent près de la poussette. Jusqu’à ce qu’une notification sur leurs téléphones annonce la fin du danger. La routine. Depuis la naissance de leur petit garçon, les nuits paisibles ont été plus rares que les nuits agitées. Dans la capitale comme dans tout le pays, les armes russes sillonnent le ciel, abîment les sommeils, distillent l’angoisse goutte à goutte. La récente rencontre russo-américaine ne fait que les inquiéter davantage. Depuis l’invasion russe il y a trois ans, Sasha Kurovska témoigne dans M, tout comme sa sœur Olga, installée à Paris. En 2024, leur existence a été métamorphosée par autre chose que la guerre : elles sont toutes les deux devenues mères. Découvrez notre reportage dans le numéro de M actuellement en kiosque.

📷 @svertilova #PourMLeMagazineDuMonde
✏️ @elisa_mignot

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