«La K7 bande encore». La phrase est affichée en grand au-dessus de la vitrine du magasin Le Club K7 qui a ouvert début janvier à Paris. Ce disquaire ne vend pas de disques mais uniquement des cassettes audio. «La cassette est un objet cool alors que le disque vinyle est redevenu commun», expliquent Léa et Andreas Aubry, les créateurs de cette boutique unique en France. A 28 et 35 ans, ils n’ont pas connu l’objet à son âge d’or, les années 1980. Pourtant, ils gardent des souvenirs nostalgiques d’écoute de cassettes audio et d’enregistrement d’émissions radio sur ce support. Avec leur magasin, ils misent sur le retour de cet objet rétro devenu culte.
Pendant la première moitié des années 1980, qui voit apparaître le hip-hop et la new wave, la cassette est le format qui révolutionne l’écoute de musique. Aux Etats-Unis, il s’en vend davantage à ce moment-là que de disques vinyles. La cassette a plusieurs avantages. On peut notamment acheter des modèles vierges et enregistrer dessus des vinyles ou faire ses propres compilations. Son format est réduit (10,16 cm sur 6,35 cm), et des lecteurs transportables sont créés pour écouter sa musique un peu partout : autoradio, walkman, ghetto blaster. Le Compact-Disc, qui se démocratise très rapidement dès le milieu des années 1980, va tout balayer et s’imposer comme le support phare. Le disque vinyle et la cassette audio disparaissent quasiment entre 1990 et 2010, remplacés par le CD, puis par la musique dématérialisée. L’arrivée de l’iPod d’Apple en 2001 renvoyant (presque) définitivement le walkman aux oubliettes.
Après le retour du disque vinyle, la cassette audio tente une réapparition progressive. Même si cela reste encore un marché de niche, la tendance est sensible, palpable. En douze ans, le magasin Balades sonores a ainsi multiplié ses ventes par dix, passant de trois cassettes vendues chaque mois à une trentaine de pièces, en augmentant également le nombre des références proposées de 50 à 400 références.
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📷 Joachim Touitou @cmykdriver
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