mercredi 12 février 2025

"Bridget Jones folle de lui" romcom par enchantement

 

«On a tous droit à une seconde chance. – Sauf Hitler.» On en est à quatre. Quatre Bridget Jones. Laquelle, contrairement à Hitler, est anglaise. C’est une vérité universellement reconnue que le personnage génial de la «spinster», de la vieille fille telle que remodelée par la romancière Helen Fielding, extrêmement populaire outre-Manche depuis près de trois décennies, est inspiré de l’univers néoclassique et – chose importante – critique envers l’idéal romantique de Jane Austen (d’Orgueil et préjugés pour le premier film).

Le nouveau siècle périclite, la «chick lit» (son pendant littéraire) est passée de mode, la comédie sentimentale ne se porte elle-même pas très bien. Bridget Jones, pourtant, s’accroche, vieillit, revient, amaigrie, avec deux gosses, pour un nouveau tour de piste. Divine surprise : le meilleur de la saga. Bridget Jones, folle de lui, culmine cette fois, réussit sur toute la ligne, non plus en scènes éparses, inégales et toujours hardies, drôles ou sentimentales, vulgaires et mignonnes. A force, sur le métier, ce grand modeste personnage atteint sa forme singulière de perfection répétitive, aboutissant à une mélancolie réelle, machine célibataire à remonter le temps, à rejouer éternellement la même histoire de cœur mais avec des visages altérés ; fatiguée et infatigable, jusqu’à épuisement.

Le film est rythmé de beaux moments suspendus, flottants comme la croyance assombrie en ce nouveau conte sans fées : celui où Bridget, visitée dans sa cuisine par les fantômes des morts et des vivants lui intimant de renoncer à la machine-cocon célibataire (All By Myself ici troqué contre un vieux tube, Modern Love), craque et implore une trêve du fond des toilettes, quand le calme se fait subitement dans la maisonnée.

👉 L'intégralité de la critique de Camille Nevers est à lire dans l'appli Libé

📷 Universal Studios

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