Incapable d’élargir le socle parlementaire de Barnier, Bayrou est-il condamné au même sort ? «Persuadé» de ne pas être censuré, le Béarnais semble pourtant tombé dans la main de Marine Le Pen à partir du moment où les socialistes, vexés de n’avoir obtenu aucune concession sur les retraites ou sur la taxation des richesses, et irrités par la composition d’un gouvernement très à droite, se rapprochent de plus en plus d’une censure. «Il n’y a aucune raison d’accorder quoi que ce soit à ce gouvernement», a prévenu le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur BFM TV mardi, n’excluant pas de voter la motion que La France insoumise compte déposer dès le 14 janvier, à l’occasion de la déclaration de politique générale du Premier ministre. Comme Barnier en septembre, le Palois ne devrait son maintien qu’à la bienveillance du RN, qui a déjà prévenu qu’il ne le censurerait pas a priori. Pour mieux le faire tomber en février ? Trônant devant un sapin et une crèche, Le Pen assure que ses députés se montreront «intransigeants» sur le budget et semble déjà tourner la page Bayrou dans une vidéo diffusée en cette veille de Noël : «Ceux qui ont mis le pays dans cet état ne sont pas à plaindre mais à blâmer, pas à soutenir, mais à congédier.»
Le bloc central espère malgré tout contourner le piège du RN en amadouant les socialistes. «Vous pensez que François Hollande peut censurer un gouvernement dans lequel il y a son ancien Premier ministre, son ancien ministre du Travail [François Rebsamen], son ancienne secrétaire d’Etat aux victimes [Juliette Méadel] ?» s’est exclamé Valls sur France Inter mardi, en appelant à la «responsabilité» du PS. Tout est affaire de timing, espèrent certains.
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📷 Sarah Meyssonnier / @reuters
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