lundi 16 décembre 2024

Deux jours après la catastrophe Mayotte panse ses plaies

 

Deux jours après le passage du cyclone Chido à Mayotte, le décompte des victimes est toujours compliqué. Dimanche soir, le préfet du département a annoncé que le bilan devrait se compter en «centaines» voire en «milliers» de morts.
Les ministres démissionnaires Bruno Retailleau (Intérieur), François-Noël Buffet (Outre-mer) et le secrétaire d’Etat mahorais Thani Mohamed-Soilihi (chargé de la Francophonie et des partenariats internationaux) sont arrivés sur l’archipel dans la matinée.

Extrait du récit de Julien Lecot sur le site de Libération :

Un policier, en poste depuis plusieurs années à Mayotte, raconte à Libé s’être rendu ce dimanche dans le quartier de Bandrajou, «l’un des plus grands bidonvilles» du département : «Là-bas, il n’y a plus rien, plus une maison. La terre est noire tellement elle a été retournée. Les habitants que j’ai rencontrés ne parlaient pour l’instant que de trois ou quatre morts dans le quartier. Mais il y a probablement beaucoup de disparus. J’ai croisé une dame qui n’arrivait pas à retrouver sa fille. On se doute malheureusement de l’issue. Le pire, c’est que la plupart de ces gens n’ont pas de papiers, ils n’existent pas aux yeux de la loi et leur mort ne sera probablement même pas recensée.»
Plus que les amas de ferraille, c’est le calme dans les bidonvilles qui inquiète les autorités. Après le passage du cyclone, il n’y a pas eu d’attroupement. «Ce n’est pas rassurant du tout, lâche le policier cité précédemment. Il devrait y avoir des milliers de gens et on ne voit personne. Où sont-ils tous passés ?» Une partie d’entre eux se trouve probablement dans les quelque 70 centres d’hébergement d’urgence ouverts dès vendredi dans les établissements scolaires et gymnases du département. Mais beaucoup ont refusé d’y aller. Soit parce qu’ils ne se rendaient pas compte de la violence du cyclone à venir. Soit, explique une employée d’une ONG qui travaillait à Mayotte jusqu’en septembre auprès de la population précaire, «parce que beaucoup sont sans papiers, n’ont pas confiance en l’Etat et craignent d’être expulsés».

📸 @david.lemor

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