A chaque fois qu’elle passait devant ce tableau, la femme de Luigi Lo Rosso, brocanteur italien, le qualifiait d’«horrible». Elle espérait pouvoir détacher du mur cette toile que son mari avait dénichée dans une cave d’une maison à Capri, en 1962, et enfin pouvoir s’en débarrasser. Finalement, la voilà précieusement gardée dans un coffre-fort à Milan. Le journal italien Il Giorno a révélé ce lundi que ce tableau avait été authentifié comme un original de Pablo Picasso.
D’après Il Giorno, l’histoire débute dans les années 60. Luigi Lo Rosso déniche par hasard dans la cave d’une maison située à Capri un tableau représentant un visage féminin déformé et asymétrique. En haut à gauche du tableau figure une signature en italique mentionnant «Picasso». Mais le brocanteur, aujourd’hui décédé, ne connaît pas l’artiste né à Malaga, et n’y prête pas attention. Il enroule alors la toile sans attention particulière, et l’emporte chez lui, à Pompéi. Après avoir été dotée d’un cadre sommaire, elle est accrochée au mur du salon familial. L‘œuvre restera là pendant plus de cinq décennies.C’est ensuite à la faveur du fils aîné de Luigi, Andrea Lo Rosso, que le regard sur ce tableau évolue. Il est le premier à s’interroger sur l’artiste derrière cette toile, le tout après avoir observé plusieurs peintures de Picasso dans une encyclopédie. Il pense alors à une «banale copie» d’une œuvre de l’artiste. Afin de lever le moindre doute, la famille Lo Rosso fait appel à une équipe d’experts : des analyses chimiques des matériaux sont menées, tout comme des comparaisons avec d’autres œuvres et d’autres enquêtes historiographiques.
Après des années d’enquêtes, Cinzia Altieri, graphologue et membre du comité scientifique de la Fondation Arcadia a confirmé début septembre que la signature figurant sur le tableau était bien celle de Picasso. Dans son rapport, l’experte signale que la signature de Picasso «est attribuable à la main du maître, et qu’il n’existe aucune preuve de son caractère apocryphe», c’est-à-dire d’une authenticité douteuse, rapporte Il Giorno.
Le tableau est aujourd’hui estimé à 10 millions d’euros.
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