mardi 4 juillet 2023

Jeunes, survoltés, des émeutiers au profil complexe

 

Ils sont ceux dont tout le monde parle mais à qui il est dur de parler. 
Pour entamer une discussion avec des jeunes ayant participé aux émeutes des derniers jours, il faut montrer patte blanche, accepter de recevoir en retour un refus plus ou moins poli, souvent se contenter de quelques mots bredouillés. 
Et parfois saisir l’opportunité d’un jeune qui vient vers vous pour quémander un partage de connexion afin d’envoyer quelques vidéos, sur Snapchat, de l’avenue Pablo-Picasso de Nanterre, jonchée de carcasses de voitures brûlées après une deuxième nuit d’émeutes.

Entouré de deux autres adolescents de 14 ans habitant aussi dans les tours Aillaud, l’enfant du quartier refait le fil de la soirée. « Ça devient hostile ici, assure-t-il. Ça va être pire qu’en 2005. » Trop jeunes, eux n’ont pas connu ces émeutes provoquées par la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), mais elles sont bien dans leur tête, tout comme le nom de Nahel M., 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier le 27 juin. 
« Un fils de pute de policier a enlevé son seul fils à la mère de Nahel et ça, on ne peut pas l’accepter. Ce soir, on sort les mortiers », préviennent-ils, avant de disparaître dans le cœur de la cité.

Difficile de dresser un profil type de ces révoltés nocturnes. Ils sont plutôt jeunes, peu bavards, parfois âgés de seulement 12 ou 13 ans et dépassant rarement la trentaine. Leurs parcours et leurs motivations se racontent plutôt à travers les paroles de ceux qui les côtoient. 
« Il y a de tout chez ces jeunes. 
Certains bossent, sont insérés, mais subissent les discriminations et se révoltent. Puis il y a ceux qui sont déjà dans des circuits de plus ou moins grande délinquance », confie un responsable de la mairie de Nanterre. 
La plupart semblent être en décrochage scolaire, connaissent une situation familiale fragile à laquelle s’ajoute la précarité des quartiers populaires.
#pourlemonde

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