lundi 24 juillet 2023

Marche sur Jérusalem, la contestation bat son plein en Israël

 

Cette trentième semaine de mobilisation qui a commencé ce dimanche 23 juillet marque un moment charnière pour le mouvement de protestation qui secoue Israël depuis décembre. D’ici mercredi, les députés devraient adopter un texte qui rognera les pouvoirs de supervision de la branche judiciaire sur les décisions de l’exécutif. Pour ses opposants, cette première salve de la révolution constitutionnelle entreprise par le gouvernement Nétanyahou, le plus à droite de l’histoire d’Israël, est un glissement inéluctable vers une dictature.


Orit fait partie de ces centaines de bénévoles qui donnent tout leur temps au mouvement : «Deux fois par jour, on se retrouve devant la maison du député du Likoud Danny Danon», un proche de Benyamin Nétanyahou. «Pour qu’il ne nous oublie pas», souligne Orit. Ce type d’initiatives locales représente l’épine dorsale du mouvement. Les manifs du samedi soir à Tel-Aviv, le centre de la mobilisation, «ce n’est pas durable quand on habite dans la périphérie», explique Yael Mayer. Psychologue et chercheuse à l’université de Haïfa, elle est revenue avec son mari et ses deux jeunes enfants en Israël en 2020 après six ans au Canada, «malgré les difficultés, parce que je croyais encore au projet national». Avec une vingtaine de personnes, elle a créé un groupe sur WhatsApp au début des manifestations. Aujourd’hui, entre 300 et 1 000 personnes se rassemblent toutes les semaines dans le chef-lieu de leur région, au pied du Mont Thabor, en Galilée.

Les groupes WhatsApp s’emboîtent les uns dans les autres comme des poupées russes. «C’est ce qui donne une durabilité au mouvement, ces structures adaptées aux besoins locaux et ce leadership horizontal très large», explique Yael. Les groupes ont leurs propres cagnottes et prennent leurs propres décisions. Dans ce schéma décentralisé, les personnalités politiques attendues ont rapidement été éclipsées par de nouvelles têtes – comme celle de Shikma Bressler, en première ligne de la marche vers Jérusalem.

👉 L'intégralité du reportage de George Blovosky est à lire dans l'appli Libé

📷 @guezjack / @afpphoto

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci pour votre passage

Manu Payet au théâtre de la Madeleine avec Emmanuel 2

  « Au fond, je suis fait pour raconter des histoires. » Alors il raconte,  @manupayet Avec précision et générosité. Son enfance à La Réunio...