lundi 30 décembre 2024

Gestion du Covid-19 aucune mise en examen

 

L’enquête portant sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 par le gouvernement a été clôturée par la Cour de justice de la République (CJR), sans mise en examen, a indiqué lundi à l’AFP le procureur général Rémy Heitz, confirmant une information de Franceinfo. À l’issue de cette information judiciaire ouverte en juillet 2020 pour mise en danger de la vie d’autrui notamment, l’ex-premier ministre Édouard Philippe, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, ainsi que son successeur Olivier Véran sont placés sous le statut plus favorable de témoin assisté. L’absence de mise en examen ouvre la voie à un probable non-lieu.

«Un avis de fin d’information a été délivré le 28 novembre», a précisé Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, qui exerce les fonctions du ministère public près la CJR. «Par ailleurs, aucune personne n’est à ce jour mise en examen», a-t-il ajouté. Les investigations avaient été ouvertes pour mise en danger de la vie d’autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre. Elles découlaient de plusieurs plaintes dénonçant, dès le début du confinement en mars 2020 en France, le manque d’équipements de protection pour les soignants et la population ou encore les errements sur la nécessité ou non de porter des masques. Contactés lundi matin, les avocats des anciens ministres n’ont pas répondu dans l’immédiat à l’AFP.

Crédit : LOIC VENANCE / AFP

La une de Libération du mardi 31 décembre et mercredi 1er janvier 2025

 

Le

des solutions. Numéro spécial en kiosque mardi et mercredi. ▪️ Labels éthiques : quand les agriculteurs sont soutenus par les consommateurs ▪️ Au Mexique, des arbres pour lutter contre la pauvreté ▪️ Les métiers manuels s’invitent au collège...

La coordination rurale appelle à bloquer la capitale le 5 janvier

 

Cet appel intervient à quelques jours du lancement officiel de la campagne pour les élections aux chambres d'agriculture, qui débute le 7 janvier. Le vote, qui aura lieu en ligne ou par correspondance du 15 au 31 janvier, déterminera les nouveaux rapports de force entre les syndicats agricoles. Un des enjeux de ce scrutin sera de voir jusqu'à quel point la CR, dont les bonnets jaunes ont gagné en visibilité depuis la crise de l'hiver dernier, peut bousculer l'hégémonie de l'alliance majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs. La CR, qui préside trois chambres, estime pouvoir en ravir une quinzaine à la FNSEA, laquelle en détient 97. Le troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne, préside une seule chambre, celle de Mayotte - et la gardera pour le moment, le scrutin étant reporté dans l'île dévastée.

Coutumière des actions coup de poing, la CR veut obtenir des garanties du Premier ministre pour la défense d'une «exception agriculturelle» française, axée sur la défense des petits exploitants qu'elle estime broyés par le libre-échange. «On veut bien être contrôlés mais qu'on contrôle aussi les importations. Aujourd'hui on laisse entrer des produits de m... dans notre pays. Et puis on ne veut plus de surtranspositions de règles européennes (...): on doit avoir les mêmes règles pour éviter la concurrence déloyale», a précisé Patrick Legras. L'alliance FNSEA-JA a également sollicité «un rendez-vous en urgence» auprès de François Bayrou après sa nomination, pour demander «la reprise immédiate des travaux permettant de respecter les promesses faites» lors du mouvement de protestation du secteur l'hiver dernier.

Crédit : AFP / MIGUEL MEDINA

En Géorgie un prince des mots et des barricades

 

Toute sa vie, le poète géorgien Kote Kubaneishvili a lutté pour la liberté. Chaque soir, à Tbilissi, le septuagénaire manifeste, aux côtés de milliers de ses concitoyens, pour contester l’élection, le 14 décembre, du président prorusse Mikheïl Kavelashvili. Aux côtés de milliers de Géorgiens, il réclame un nouveau scrutin et exige la libération des manifestants arrêtés et parfois tabassés par des membres des forces de l’ordre du parti au pouvoir depuis 2012, accusé par les opposants géorgiens et de nombreuses chancelleries occidentales de dérive autoritaire. L’annonce, le 28 novembre, par le premier ministre, Irakli Kobakhidze, de la suspension du processus d’adhésion à l’Union européenne a enflammé les esprits et les poubelles, érigées en barricades dans quelques rues de la capitale. Kote est une légende dans le pays. Car y être poète, c’est avoir le ­statut de prince. Pouvoir être reçu de manière impromptue au palais présidentiel, comme être invité sur les plateaux de télévision ou être considéré comme un membre de la famille dans les fermes les plus reculées du pays, où chaque enfant, chaque adulte connaît par cœur des dizaines de vers. Retrouvez notre portrait en cliquant sur le lien linkin.bio de notre profil.

📷 @thddcmr #PourMLeMagazineDuMonde
✏️ Arnaud Contreras

Pour François Bayrou revenir sur le droit du sol dans l'archipel "est une question qu'il faut se poser"

 

Restreindre le droit du sol à Mayotte, «une question qu’il faut se poser» estime François Bayrou. En marge de sa déambulation à Mayotte, le Premier ministre a été interrogé sur la question de l’immigration dans l’archipel. François Bayrou a jugé «irresponsable» de prétendre «qu’il n’y a pas un problème d’immigration brûlant à Mayotte». «Notre devoir à nous, c’est de poser la question et de tenter d’apporter des réponses», par «des propositions de loi qui isoleront les sujets qui seront des sujets de blocage», a-t-il dit. Revenir sur le droit du sol à Mayotte, déjà restreint dans l’archipel, «est une question qu’il faut se poser», a-t-il alors précisé. Environ un tiers de la population de Mayotte - officiellement 320 000 habitants selon l’Insee, mais peut-être 100 000 à 200 000 de plus compte tenu de l’immigration irrégulière - réside dans des habitats précaires, entièrement détruits.

👉 Live à suivre sur Libération.fr
📸 Julien de Rosa/AFP

dimanche 29 décembre 2024

Jimmy Carter s'est éteint à l'âge de 100 ans

 

Un dossier sensible, à la limite du secret-défense : le président des Etats-Unis d’Amérique a été attaqué par un lapin de Pâques. Ce 20 avril 1979, Jimmy Carter navigue seul sur une rivière dans sa région natale de Plains, en Géorgie quand, soudain, un rongeur qui sait nager lui fonce dessus. La Maison Blanche tenta de freiner la diffusion des photos mais la rumeur se répandit, ravageuse : le dirigeant le plus puissant du monde serait un pleutre, incapable d’anéantir l’ennemi, se contentant de l’éclabousser.

Cette offensive du «lapin tueur» fut, cependant, moins préjudiciable pour sa réélection que la crise des otages à Téhéran, mais le 39e président du pays (1977-1981) fut longtemps perçu comme un leader manquant de courage, rejeté par les républicains, renié par l’aile gauche des démocrates. Avant d’acquérir un halo de respect dans sa deuxième carrière, pourfendeur des guerres et des injustices, honoré d’un prix Nobel de la paix en 2002.
Jimmy Carter est mort, ce dimanche 29 décembre à 100 ans, âge record pour un chef d’Etat américain. Ouvrant des gouffres de perplexité pour les historiens et les moralistes de la politique. Etait-il un peureux ou un humaniste ? Est-il devenu un homme de gauche seulement le jour où il a quitté le pouvoir ? Son unique mandat présidentiel a autant été broyé à chaud, sur le coup de la défaite et des promesses trompées, que réhabilité dans la mauvaise foi, à la lumière de ce qu’il avait entrepris après son départ de la Maison Blanche et des bilans pas beaucoup plus convaincants de ses successeurs.

📸 Gene Forte / AFP

L'ancien président des Etats-Unis Jimmy Carter est mort

 

L'ancien président Jimmy Carter, prix Nobel de la paix et le plus ancien directeur général de l'histoire des États-Unis, est mort. Il avait 100 ans. Une fois sorti du pouvoir, il s’est créé un nouveau rôle sur la scène internationale : artisan de la paix, défenseur de la démocratie et de la santé publique, et défenseur des droits de l’homme.

#AP

Le youtubeur Michou renonce à commercialiser son jeu de société

 

Dévoilé par le vidéaste de 23 ans il y a quelques semaines, «Qui sera le menteur ?» consiste à «raconter des histoires vraies ou totalement bidon» à partir des cartes tirées au sort. Le but étant de partager avec les autres joueurs ses expériences les plus «drôles, flippantes ou honteuses». Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les concepteurs du jeu n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère. «As-tu déjà utilisé un objet du quotidien pour faire quelque chose de coquin ?», «As-tu déjà eu un rêve érotique», « As-tu déjà consommé des produits stupéfiants ?», «As-tu déjà eu un animal en chaleur qui a voulu le faire avec toi ?» : voici, rapportées par le Parisien, le type de questions qu’il est possible de lire sur les 100 cartes que compte le jeu. #LeFigaro 

Victor Wembanyama joue avec des inconnus aux échecs

 

Victor Wembanyama fait le buzz sur les parquets mais aussi en dehors. À l’issue de la victoire des Spurs face aux Nets (96-87), Wembanyama, auteur de 19 points, a échangé son maillot à l’issue de la partie avec... un enfant. Après cet échange touchant de maillots devant les caméras, le géant de 2,21 m et l’enfant, haut comme trois pommes, ont posé pour des photos, tendant chacun le cadeau de l’autre. Au lendemain la victoire des Spurs sur le parquet des Brooklyn Nets, l’intérieur des Bleus a encore fait parler de lui. Il a ainsi donné rendez-vous, ce samedi, aux New-Yorkais qui souhaitaient l’affronter aux échecs. « Qui veut venir à ma rencontre à l’angle sud-ouest de Washington Square Park pour jouer aux échecs ? Je suis là », a posté ce grand fan de la discipline. #LeFigaro 

Elon Musk appelle au boycott de Wikipédia

 

«Wokepedia!» Dans une énième saillie sur son réseau social X, Elon Musk a appelé ses 209 millions d’abonnés à cesser de donner de l’argent à l’encyclopédie en ligne participative Wikipedia, régulièrement accusée par le milliardaire de promouvoir une idéologie progressiste sous couvert de vouloir livrer des informations objectives. «Arrêtez de donner à Wokepedia jusqu’à ce qu’ils rétablissent l’équilibre dans leur autorité éditoriale», a-t-il écrit. #LeFigaro 

En Allemagne la campagne électorale perturbée par Elon Musk et son soutien à l'extrême droite

 

Ils redoutaient l’influence des services secrets russes et des trolls de Poutine sur les réseaux. A moins de deux mois des élections anticipées, les Allemands font face à un autre perturbateur de campagne, cette fois du côté américain et à visage découvert. Après avoir recommandé sur son réseau social de voter pour l’extrême droite, l'AfD, «le seul parti capable de sauver l’Allemagne» selon lui, Elon Musk a officialisé en quelque sorte son interférence dans la campagne par l’intermédiaire d’une tribune publiée dans le quotidien conservateur Die Welt aujourd'hui.
Le milliardaire et conseiller spécial de Trump remet de l’huile sur le feu en affirmant que l‘AfD serait «la dernière lueur d’espoir» pour une Allemagne «confortablement installée dans la médiocrité», «au bord de l’effondrement économique et culturel».

Le patron de Tesla avait déjà attaqué le gouvernement allemand en réclamant la démission d'Olaf Scholz après l’attentat de Magdebourg le 20 décembre. Scholz est un «idiot incapable», a dit Elon Musk.
Mais en prenant la plume dans les colonnes d’un quotidien national, Elon Musk confirme sa volonté de perturber la campagne électorale allemande. «Nous devons nous préparer à une campagne électorale difficile face aux mensonges de l’AfD et aux acteurs extérieurs qui veulent déstabiliser notre pays», a réagi Lars Klingbeil, coprésident du Parti social-démocrate (SPD).
Musk ne cache pas son attirance pour les idées d’extrême droite. Il a contribué à la victoire de Donald Trump avec sa fortune et sa plateforme, flirte avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, admire ouvertement l'argentin Milei. Il a également récemment promis un soutien financier à l’artisan du Brexit, le nationaliste Nigel Farage.

Personne ne doute que l’initiateur de cette tribune ait été Mathias Döpfner, le patron de la maison d’édition Axel Springer, à qui appartient aussi le tabloïd Bild. Le «Bolloré allemand», faiseur d’opinion au service de l’extrême droite, fait partie du cercle des amis de Musk.

📸 Allison Robbert / Reuters

La une de Libération du lundi 30 décembre 2024

 
#Mayotte à la une de

lundi : «Est-ce que monsieur Bayrou amène des tôles ?» Le Premier ministre est attendu ce lundi sur l’archipel dévasté par le cyclone Chido. Il promet de trouver des «solutions concrètes» pour les habitants, qui, eux, ne se font guère d’illusion.

Le crash d'un avion de la Jeju Air fait 179 morts en Corée du sud

 

Un avion de la compagnie Jeju Air transportant 181 personnes s’est écrasé et a pris feu ce dimanche 29 décembre, vraisemblablement à la suite d’une collision avec des oiseaux en atterrissant à l’aéroport de Muan, dans le sud-ouest de la Corée du Sud. L’accident a fait 179 morts, selon un bilan définitif des secouristes. «Jusqu’à présent, [il y a] 2 rescapés», ont-ils indiqué. Les pompiers avaient auparavant précisé que les deux survivants extraits de la carcasse de l’avion, étaient des membres de l’équipage.
Selon les autorités, l’accident du vol JJA-2216, le plus meurtrier de l’histoire de la Corée du Sud, s’est produit à 09h03 heure locale (01h03 heure française).
Selon le ministère des Territoires sud-coréen, l'avion avait émis un message de détresse après une première tentative d’atterrissage, lors de laquelle la tour de contrôle avait averti l’équipage que l’appareil avait été heurté par des oiseaux.

Une vidéo diffusée par la chaîne locale MBC montre l’appareil – un Boeing 737-8AS entré en service en 2009, selon le site spécialisé FlightRadar – en train d’atterrir avec de la fumée s’échappant des moteurs. L’avion heurte un mur en bout de piste et est immédiatement englouti par les flammes.

📸 Jung Yeon-je / AFP

Judith Godrèche rallume la mèche

 

2024 aura-t-elle été l’année où l’on cesse de romantiser les histoires de prédation entre un adulte et un enfant, un «pygmalion» et sa jeune «création», un monsieur et une pré-adolescente, pour s’autoriser à utiliser «d’autres mots, pas jolis, pas doux, pas métaphoreux», selon les termes de Judith Godrèche (@judithgodreche1) dans une lettre ouverte à sa fille parue le 7 février ? C’est, en tout cas, l’année où la comédienne se déprend en direct d’une certaine version de son histoire et oblige non seulement une profession, une industrie, des spectateurs, une foule à se munir de nouvelles lunettes, mais obtient des avancées et devient un fer de lance de MeToo en France.

📸 @nolwennbrod / @vu_photo

A Noël on cache à la Saint-Sylvestre on cherche

Lola Lafon (@lafonlolafiction) dans sa dernière chronique de l'année pour Libération : «Cette fin d’année est semblable à un immense Où est Charlie pour adultes, dans lequel, hélas, on retrouve trop facilement ces hommes et femmes politiques qu’on espérait ne plus jamais voir, mais nos désirs, eux, ne répondent à aucun calcul, aucune formule : ce sont de grands timides auxquels il faut laisser la respiration d’un silence, de l’hésitation, de la page blanche, encore.

On peut trouver ça dérisoire, mais peut-être est-ce aussi étrangement beau : cette année, comme les précédentes, on s’appliquera, une fois de plus, à la célébrer au mieux, l’année qui vient, en dépit de tout ce qui s’annonce, qui pèse et menace nos vies fragiles.»

"Comment prendre du recul sur les requins après "Les dents de la mer"

 

Non, les loups ne sont pas «méchants» et ne croqueront ni le Petit Chaperon rouge ni aucun autre humain. Non, les poules ne sont pas idiotes, elles sont même plutôt futées. Non, un poisson rouge n’oublie pas qu’il vient de faire le tour de son bocal, il a même plutôt une bonne mémoire. Quant au gorille agressif et colérique à la King Kong, c’est un mythe : même les mâles «dos argentés» sont essentiellement pacifiques. Toutes ces idées reçues et bien d’autres volent en éclats à la lecture de «Nos Préjugés envers les animaux», un ouvrage aussi savant qu’accessible écrit par David Bertrand, @profdepsycho et d’éthologie à la Haute Ecole Léonard de Vinci, à Bruxelles. L’auteur décortique les mécanismes psychologiques à l’œuvre, lesquels s’apparentent souvent à ceux qui mènent aux préjugés entre humains. Partant, il interroge le bien-fondé de certaines pratiques (élevage intensif, expériences en laboratoire, zoos…). Et nous invite à changer de regard et à adopter un comportement plus juste envers ceux qu’il appelle les «animaux non humains».

👉 L'intégralité de l'interview par Coralie Schaub est à lire dans l'appli Libé et sur le site de libération

📷 Yves Lefevre / Biosphoto. @afpphoto

vendredi 27 décembre 2024

« Je suis passée de l’ombre à la lumière plus plus »

« Je suis passée de l’ombre à la lumière plus plus. » Aurélie Aubert a le sens de la formule au moment d’évoquer comment les Jeux de Paris 2024 ont changé sa vie. Difficile de lui donner tort, tant elle représente à la perfection - et plus que tout autre - la sportive de haut niveau qui a vu son statut, sa notoriété et son quotidien bouleversés par la magie de l’or olympique. Ce n’est pas lui faire injure que d’affirmer que, hormis ses proches, personne ne la connaissait avant le 2 septembre, jour de grâce où son sourire, resplendissant, est entré à jamais dans le cœur des Français.

En dominant la Singapourienne Jeralyn Tan Yee Ting en finale des Jeux paralympiques, la jeune femme de 27 ans est devenue la première médaillée d’or dans l’histoire de la boccia en France. Une discipline tout aussi méconnue qu’elle, apparentée à de la pétanque pour personnes en situation de handicap. Mais cette consécration dorée, Aurélie Aubert elle-même ne s’y attendait pas. Logique pour celle qui pointait « seulement » au 16e rang mondial sans jamais avoir conquis le moindre titre dans sa carrière. Ce dont elle s’amuse encore aujourd’hui : « J’ai un peu tout fait à l’envers en devenant championne paralympique avant d’être championne de France ou d’Europe. » Deux objectifs qui figurent à son agenda de 2025, et ce dès fin janvier, avec la tenue des championnats de France à Foix, du 31 janvier au 2 février, où elle tentera de s’imposer dans une compétition totalement mixte.

"Je ne peux parler qu'en mon nom mais c'était naturel pour Kylian MBappé et moi d'appeler à voter contre le rassemblement National"

Auteur d’une première partie de saison remarquable avec l’Inter Milan, Marcus Thuram s’est longuement confié dans les colonnes de La Gazzetta dello Sport ce vendredi. L’occasion pour l’avant-centre français de revenir, en autres, sur son appel à faire barrage au Rassemblement national lors des dernières élections législatives françaises qui ont eu lieu le 30 juin et le 7 juillet derniers. «Je ne peux parler qu’en mon nom, mais c’était naturel pour Kylian [Mbappé, ndlr] et moi. Nous sommes jeunes, noirs, il était juste de comprendre ce qui se passait et de le dire», a-t-il notamment expliqué.

Marcus Thuram s’était clairement positionné contre le parti présidé par Jordan Bardella en juin dernier, durant la campagne des législatives : «La situation est très, très grave. J’ai appris ça après le match contre le Canada. On était un peu tous choqués dans le vestiaire. C’est la triste réalité de notre société aujourd’hui. Il y a des messages véhiculés tous les jours à la télé pour aider ce parti [le Rassemblement national, ndlr] à passer, avait-il notamment déclaré. Comme l’a dit Ousmane [Dembélé, ndlr], il faut dire à tout le monde d’aller voter. En tant que citoyen, que ce soit vous ou moi, il faut se battre au quotidien pour que ça ne se reproduise pas et que le RN ne passe pas.» Pour rappel, le Rassemblement national avait finalement obtenu 125 sièges à l’Assemblée nationale en juillet dernier, soit 36 de plus que lors des élections législatives précédentes.

Crédit : FRANCK FIFE / AFP

"Il serait judicieux d'appliquer la directive européenne qui permet le transfèrement des détenus étrangers européens"

 

Si Gérald Darmanin souhaite vraiment rompre avec le modèle actuel d’application des peines, il devra obligatoirement faire modifier la loi, estime la magistrate Béatrice Brugère. Pour lutter contre la surpopulation carcérale, elle préconise d’appliquer une directive européenne de 2018 qui permet le transfert de détenus étrangers dans leur pays d’origine.

«Concernant la surpopulation carcérale, on en est là parce qu’on incarcère trop peu, trop tard et donc trop longuement. D’où l’importance de revenir à des courtes peines. Il serait également judicieux d’appliquer une directive européenne de 2018 qui permet le transfèrement des détenus étrangers européens lorsqu’ils sont condamnés pour qu’ils effectuent leur peine chez eux. Cela résoudrait déjà une partie du problème de la surpopulation puisque l’on dénombre entre 3000 et 4000 détenus européens qui pourraient, sans modification législative, exécuter leur peine dans leur pays d’origine. Cette piste me semble intéressante et inexploitée.» #LeFigaro 

110 euros par jour c'est le coût de la détention d'un détenu en établissement pénitentiaire

 

À peine nommé au ministère de la Justice, Gérald Darmanin a présenté ses priorités mercredi, à l’occasion de son premier déplacement en tant que garde des Sceaux, au tribunal judiciaire d’Amiens (Somme). Parmi elles, l’ancien ministre de l’Intérieur a remis sur la table l’épineux dossier des prisons. «Nous allons nettoyer les prisons de toutes les difficultés que vivent les agents pénitentiaires», a promis le Nordiste, disant vouloir «faire des choses beaucoup plus à taille humaine, un peu partout sur le territoire national». Sur le plateau de TF1 ce jeudi soir, il a précisé qu’il comptait y placer «des gens qui font quelques mois de condamnation» afin «qu’on ne les mélange pas avec des gens qui font 15 ans pour des peines plus graves». Invitée sur RMC jeudi matin, Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, s’est montrée favorable à cette idée. «Comment être contre l’idée de construire des petites unités à la place de ces énormes paquebots que sont les prisons actuelles qui sont ingérables et sur-bondées», a-t-elle réagi. Et qui, par conséquent, coûtent très cher.

Selon les derniers statistiques pénitentiaires, un peu plus de 80.000 personnes étaient incarcérées en France au 1er novembre (+6,7% en un an), un nouveau record, portant la densité carcérale à 128,5%. «Cette suroccupation constitue une contrainte majeure pour la politique d’exécution des peines d’incarcération dont le coût global, mal cerné, a été évalué par la Cour des comptes à environ 4 milliards d’euros» en 2021, indiquaient les Sages de la rue Cambon dans un rapport sur la surpopulation carcérale, publié en octobre 2023. Une estimation «en hausse de 12 % de 2019 à 2021». Cette progression «résulte de deux dynamiques : celles des investissements immobiliers, à travers la construction de nouveaux établissements, et celles des recrutements», expliquait la Cour des comptes.

Crédit : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

Les émissions de gaz à effet de serre repartent à la hausse au troisième trimestre 2024

 

Le gouvernement se targuait il y a quelques semaines encore d’être « sur la bonne trajectoire » pour respecter sa politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce n’est plus le cas.
Le Citepa, chargé de l’inventaire des émissions de la France, publie ce 27 décembre de nouvelles estimations sur le troisième trimestre 2024 qui permettent « d’avoir une estimation de bilan d’une grande partie de l’année ». Et si sur l’ensemble de l’année 2023, les émissions avaient baissé de 5,8 % par rapport à 2022 avec un effort dans tous les grands secteurs émetteurs, cette dynamique s’essouffle en 2024. Selon les données de l’organisme indépendant, les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la période couvrant les trois premiers trimestres sont en baisse de -2,4 % seulement par rapport à la même période l’année précédente (chiffre qui ne prend pas en compte les gaz absorbés par les puits de carbone, comme les forêts). À titre de comparaison, cette baisse était de -6 % en 2023 sur les neuf premiers mois de l’année ! #LeFigaro 

Ailton Krenak l'immortel communicant des peuples indigènes du Brésil

 

Ailton Krenak, 71 ans, est l’un des plus éminents porte-voix de la cause autochtone brésilienne. Cet auteur à succès d’ouvrages anticolonialistes et anticapitalistes est aussi devenu, en avril, le premier indigène élu à l’Académie brésilienne des lettres. Un honneur qui lui vaut l’opprobre d’une nouvelle génération de militants l’accusant d’être la caution de l’intelligentsia blanche. D’autant que l’homme se refuse à soutenir un camp politique. « On se croit supérieurs, invincibles. Mais Gaïa peut se débarrasser de nous aussi facilement qu’un moustique. Elle a la nausée, et elle va finir par nous vomir », prédit Ailton Krenak. Selon lui, les peuples autochtones pourraient au contraire indiquer un chemin. « Je réclame le droit à un autre type d’existence, sans développement, même durable, en communion avec la feuille. » Retrouvez notre portrait sur lemonde.fr

📷 @vincent_catala #PourMLeMagazineDuMonde
✏️ @brunomey

Gérald Darmanin multiplie les opérations de communication

 

Interrogé notamment sur l’affaire des viols de Mazan, Gérald Darmanin propose d’étendre le placement en garde à vue de quarante-huit heures à soixante-douze heures des mis en cause pour des violences sexuelles aggravées et des féminicides.
L’annonce étonne les professionnels de la police et de la justice interrogés. Dans le cas d’un féminicide, nul besoin de protéger une victime déjà décédée – d’autant que le mis en cause est souvent rapidement identifié et interpellé. Pour les violences sexuelles aggravées, ce délai de soixante-douze heures existe déjà dans certains cas. Pour les autres, les actions de protection de la victime et d’enquête tiennent déjà dans les quarante-huit heures de garde à vue.

« Pour mieux traiter [ces] contentieux, comme tous les autres, il faut plutôt redonner des moyens à l’ensemble de la chaîne pénale », explique Alexandra Vaillant, secrétaire générale de l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).
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Crash d'un avion d'Azerbaïdjan Airlines une "interférence externe" à l'origine du drame

 

Un missile russe est-il à l’origine du crash mortel de l’avion d’Azerbaijan Airlines, qui reliait Bakou à Grozny ? Alors que les indices s’accumulent, la compagnie aérienne azerbaïdjanaise a déclaré ce vendredi que son appareil s’est écrasé mercredi au Kazakhstan en raison d’une «interférence externe, physique et technique», selon les résultats préliminaires de l’enquête. Elle a également annoncé suspendre tous ses vols vers sept villes russes en raison des «risques pour la sécurité». 38 passagers et membres d’équipage ont trouvé la mort dans le crash, 29 ont survécu.

Cette déclaration intervient peu après celle de Dmitri Yadrov, le chef de l’Agence fédérale russe du transport aérien, qui a affirmé que des drones ukrainiens avaient attaqué Grozny, capitale de la république caucasienne russe de Tchétchénie, le jour de la catastrophe. «A ce moment-là, des drones militaires ukrainiens menaient des attaques contre des infrastructures civiles dans les villes de Grozny et Vladikavkaz», a-t-il précisé sur Telegram, indiquant que la situation à l’aéroport était «très difficile» ce jour-là.
Yadrov a également mentionné la présence d’un «brouillard épais» qui réduisait la visibilité à une altitude de 500 mètres. «Le commandant de bord a tenté deux fois d’atterrir à Grozny sans succès. D’autres aéroports lui ont été proposés, mais il a finalement décidé de se diriger vers l’aéroport d’Aktaou, au Kazakhstan.» L’avion, un Embraer 190 qui transportait 67 passagers, s’est écrasé dans cette ville portuaire de la mer Caspienne.

Les conclusions de l’enquête n’ont pas encore été rendues, mais de nombreux experts en aviation pointent la responsabilité de Moscou dans le crash, en particulier en raison des trous observés dans la partie arrière de l’appareil. Mark Zee, membre d’OPS Group, a affirmé que l’analyse des fragments de l’avion indique qu’il a certainement été touché par un missile sol-air (SAM) : «Il reste encore beaucoup de choses à étudier, mais de manière générale, nous estimons avec un haut degré de certitude, entre 90 et 99 %, qu’il s’agit d’une attaque par missile SAM».

✍ Léa Masseguin

📷 Kazakhstan's Emergency Ministry Press Service via @apnews

Mayotte en photo par David Lemor

 

Documenter un sinistre dont on est soi-même victime. Ces deux dernières semaines, @david.lemor a vécu «un mélange épuisant d’émotions». Il y a d’abord eu le cyclone Chido qui est passé sur Mayotte le 14 décembre. Les bourrasques à plus de 220 km/h ont tout détruit sur leur passage, à commencer par le toit de la maison dans laquelle habitait ce photographe indépendant de 50 ans, avec qui Libération collabore régulièrement. Et depuis, il y a ces journées folles et éreintantes.
Quand il fait jour, David Lemor arpente l’archipel, appareil à la main, pour documenter les conséquences de la catastrophe. La photo fait pour lui office d’exutoire. Puis le soir, il se débrouille, comme tant d’autres Mahorais pour trouver un toit, de la nourriture et de l’eau. Il nous raconte son étrange quotidien.

«Comme beaucoup d’habitants à Mayotte, je sous-estimais un peu la chose. Au moment du passage du cyclone, j’étais hébergé sur Petite-Terre dans la maison d’une amie qui est actuellement en métropole. Elle me paraissait solide, j’étais tranquille. Ça s’est mis à souffler et à pleuvoir très fort. Petit à petit, le plafond de la maison s’est envolé. Dans le salon, la cuisine, les toilettes, tout était à nu, sans rien au-dessus. Il ne me restait que la chambre où il y a une espèce de faux plafond qui tenait même si l’eau coulait au travers. J’ai vraiment vu ma vie défiler, je me suis dit que j’allais finir écrasé par je ne sais pas quoi – le plafond, un arbre, un meuble. Tout volait dans tous les sens.»
«A un moment donné, il va falloir que je me pose, que je m’occupe de moi et que je trouve un pied-à-terre. Je me demande, comme beaucoup, si je dois rester ou non, quand ça sera un peu retombé, que les médias me demanderont moins de photos. Les demandes finissent toujours par se tasser, peu importe la crise. Ce n’est jamais facile de vivre à Mayotte. Mais là, on a encore atteint un autre niveau avec cette crise. Je ne sais pas si je peux supporter ça.»

Propos recueillis par Julien Lecot

📸 @david.lemor

En Corée du Sud le parlement vote en majorité pour la destitution du président par intérim

 

Deux présidents sud-coréens poussés vers la sortie en deux semaines. Les députés ont voté ce 27 vendredi décembre en majorité (192 sur 300) pour la motion de destitution du président par intérim Han Duck-soo sous les protestations bruyantes des députés du parti au pouvoir.
Ces derniers se sont mis à chanter et à lever le poing en signe de colère, certains se précipitant vers le président de l’Assemblée nationale après qu’il eut rappelé qu’une simple majorité était suffisante pour procéder à la destitution – il existe un désaccord entre les partis au pouvoir et l’opposition, mais aussi entre certains constitutionnalistes, sur la question de savoir s’il faut une majorité simple ou un vote des deux tiers pour mettre en accusation le président en exercice.
Les députés de l’opposition reprochent à Han Duck-soo de refuser de pourvoir trois sièges vacants à la Cour constitutionnelle, leurs titulaires étant partis à la retraite à l’automne. Or il s’agit de l’instance qui doit, dans les six mois, valider ou invalider la destitution du président conservateur Yoon Suk-yeol. Ce dernier avait été limogé par les députés le 14 décembre pour avoir imposé la loi martiale et envoyé l’armée au Parlement au début du mois, avant de reculer quelques heures plus tard.

Le Premier ministre Han Duck-soo assurait jusqu’ici l’intérim de la présidence. Conformément à la loi sud-coréenne, après sa destitution, c’est le ministre des Finances, Choi Sang-mok, qui est le plus à même d’assumer la présidence par intérim.
Le futur ex-président par intérim a réagi dans la foulée, disant respecter la décision du Parlement. Il a également affirmé qu’il se retirera pour éviter une aggravation du chaos.

📸 Soo-hyeon Kim / Reuters

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