mardi 1 octobre 2024

Jacques Réda le poète buissonnier est mort lundi à l’âge de 95 ans

 

Promeneur suprême de la capitale et de sa banlieue, nulle rue, boulevard, square, porte ou gare n’a échappé à son œil affûté. Quiconque veut ressentir Paname et sa zone doit lire « Les Ruines de Paris » et « Hors les murs », qui ont fait sa renommée.
Oubliez les guides, il s’agit d’autre chose : de voyages intimes, où la cité n’existe pas sans son relief ni ses fondations, sans le temps qu’il fait ni le sortilège des noms propres. C’est comme si Paris était encore la campagne, un paysage à perte de vue. Une couleur de ciel, la promesse d’un horizon dégagé au bout de la rue, une saillie de façades.
Réda était un maître ironique en matière de prosodie, un classique pétri d’esprit sinon d’humour. Tout est bon à lire chez ce curieux impénitent qui aime sillonner, inventorier, collectionner des trucs, introuvables de préférence.
Tous les jazzophiles le connaissent : c'était un pilier du mensuel Jazz Magazine. Il a consacré plusieurs ouvrages au genre, dont « L’Improviste », libre et réjouissante improvisation poétique autour du swing, et « Autobiographie du jazz », anthologie de musiciens, solistes, orchestres, du ragtime au free jazz.
Ancien rédacteur en chef de la NRF, Jacques Réda a cherché un peu partout le lieu et la formule, en province ou hors de l’Hexagone. Mais le cliché du « piéton de Paris » et du brave chevalier en Solex lui auront toujours collé à la peau.

✍ Jacques Morice
📸 Hannah Assouline/opale.photo

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