Elle était une icone de la contre-culture britannique.
Née en 1941 à Tintwistle, village du Derbyshire, Vivienne Westwood est morte jeudi, à 81 ans. Entre-temps, elle s’est imposée comme une pionnière de la mode, qu’elle a à la fois bousculée et irriguée, et comme une figure simultanément typique et disruptive de son pays, dont elle restait un poil à gratter politique, engagée notamment, depuis les années 2000, sur le versant écologique.
Et si elle avait abandonné en 2016 la direction artistique de sa griffe à son époux Andreas Kronthaler, un Autrichien de 25 ans son cadet rencontré alors qu’il était son étudiant, elle en demeurait la tête de pont emblématique et charismatique, qui était encore venue saluer à la fin du défilé parisien de la marque, en mars. Elle avait le cheveu raisonnablement blanc quand on l’avait surtout connue incendiaire, peroxydée ou rousse.
Mais on savait Vivienne Westwood en feu forever.
Elle a aussi prôné l’anticonsumérisme, le végétarisme, bataillé contre la fourrure, défendu Julian Assange (notamment en apparaissant, enfermée dans une cage et habillée en tailleur jaune canari, devant le tribunal d’Old Bailey à Londres pour signifier son soutien au fondateur de WikiLeaks alors menacé d’extradition de la Grande-Bretagne vers les Etats-Unis), martelé l’innocence de la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, ou encore, tout récemment, justifié la projection de soupe sur les Tournesols de Van Gogh par des militants écologistes – «Les jeunes sont désespérés. Ils portent un t-shirt qui dit “Arrêtons le pétrole”. Ils font quelque chose». Aussi rutilante qu’a été sa trajectoire dans la mode, qui a assis une marque indépendante au niveau international, elle restait fidèle à elle-même, à cette jeune femme qui avait déboulé dans le sérail en artificière du dresscode punk dans les années 70.
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📷 Vivienne Westwood à Londres en 1977.