Selon 1600 critiques de cinéma et spécialistes divers, le meilleur film du monde date de 1975 : il s'agit de «Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles», signé Chantal Akerman avec Delphine Seyrig.
Un film magnifique, radical sans être expérimental, hors des modes, réalisé par une femme, européenne, juive et lesbienne, avec pour seule trame son face-à-face avec une autre femme, féministe, actrice et star. C’est donc non seulement le couronnement d’un dit «film de femme», mais du film «de deux femmes» : Seyrig autant que Akerman.
La très respectée Sight and Sound, revue de cinéma la plus ancienne (fondée en 1932 sous l’égide du British Film Institute), a donc rendu son classement des 100 «meilleurs films de l’histoire du cinéma», selon son sondage décennal débuté en 1952.
Ni les tenants du classicisme le plus inerte ni les bilieux d’un purisme de compète n’ont apprécié et ne se font pas faute de le clamer. La plupart du temps ils n’ont pas vu le film. Il faut dire que le film est difficilement visible, exigeant, long de plus de trois heures. Mais au-delà de son cas, il exprime quelque chose de manière beaucoup plus générale : combien des films sur les 100 plébiscités sont encore vus ?
A part les plus récents, qui sont logiquement les plus discutables ? L’élément magnifique, c’est que Jeanne Dielman est un film relativement peu vu. Beaucoup d’autres invisibles ou ne suscitant pas assez de curiosité, forment à ses côtés, alors, ce continent-là, ni historique ni géographique, mais proprement cinématographique, que le film d’Akerman désigne en creux.
Un monde menacé d’oubli.
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📸 Paradise films / Unite trois / Collection ChristopheL via AFP
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