Je le regrette vraiment, vraiment.» C’est par ces mots que Steven Spielberg, interviewé par la BBC radio ce dimanche 18 décembre, a exprimé ses remords après le succès de son deuxième long métrage : «Les Dents de la mer», et les conséquences de ce dernier sur la faune marine au lendemain de sa parution en salles, il y a 47 ans.
Car si ce thriller sanglant fit tressauter les salles de cinéma à sa sortie en 1975, il a profondément bouleversé la perception des requins par le public, contribuant ainsi au massacre en masse de ces animaux marins.
«C’est une des choses que je crains toujours, confie par ailleurs le réalisateur américain, que les requins m’en veuillent en quelque sorte pour la frénésie alimentaire des pêcheurs sportifs fous qui s’est produite après 1975.»
Une inquiétude légitime, puisque selon une étude publiée dans la revue @nature_the_journal l’année dernière, la population mondiale de requins a diminué de 71 % depuis les années 1970 en raison de la surpêche, et selon le @sharkconservationfund, 36 % des 1 250 espèces de requins et de raies recensées dans le monde sont actuellement menacées d’extinction.
Suspense, montée en puissance et arguments pseudo-scientifiques, le public fut rapidement séduit par la finesse du scénario. Pourtant, la peinture que le réalisateur dresse des squales a durablement marqué les esprits, vidant pour un court instant les rivages furtivement désertés par des baigneurs effrayés, avant de mettre durablement en péril la vie de ces bêtes.
A ce titre, des plages ont parfois été entourées de barrières, et certaines communautés se mirent à proposer des récompenses et de l’argent à qui ramènerait un cadavre de requin, ce qui conduisit des pêcheurs à les chercher sans relâche : «Certains journaux estimaient que c’était un nouveau sport», décrit George Burgess, biologiste des pêches au @floridamuseum.
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📷 Steven Spielberg sur le tournage des «Dents de la mer», en 1975.
Universal - Zanuck-Brown / Collection Christophel via @afpphoto
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