dimanche 4 décembre 2022

Ludovic Franceschet

          

Ludovic Franceschet, 47 ans, éboueur parisien, pèse près de 300 000 abonnés sur TikTok, le réseau de la génération Z. 
Il déroule deux emplois du temps, son boulot et les à-côtés. 
Les clips TikTok, les visites dans les médias comme s’il était ministre, les opérations dépollution qu’il mène sur ses congés. 
Ces derniers mois, il a récuré les ponts de Paris, le boulevard des Maréchaux qui ceinture la capitale et vient de terminer un trajet Etampes-Paris. 
Des milliers de litres d’ordures récupérés, matière à une pelle de vidéos, comme celle-ci où il se retrouve nez à nez face à une couette, un vélo de bambin et un ballon d’eau chaude abandonnés. Dans les commentaires, Jean suggère qu’il s’agit de l’œuvre de «gros porcs», et Isabelle conseille à «Ludo» de reposer sa cheville douloureuse. 
Le missionnaire antidéchets a déjà programmé son pèlerinage, un Paris-Marseille à l’été. C’est une saison qu’il affectionne ; il peut étaler du monoï sur sa peau avant sa tournée.

Son image bankable – l’éboueur à la mine ronde et enjouée qui somme de prendre soin de son environnement et trouve l’oreille d’une audience replète – l’a fait rencontrer Sonia Devillers sur France Inter, Jean-Marc Morandini sur CNews ou Anne Hidalgo sur Twitter. 
La maire de Paris l’a érigé en «talent». 
Il assure quand on le voit que son livre est numéro 1 des ventes Amazon dans la catégorie déchet et recyclage. 
Des gens lui jureraient qu’ils le suivront «jusqu’au bout», et sa mère ne rate aucun live TikTok. Dorénavant, elle lui dit : «Je t’aime.»

Ludovic Franceschet est devenu éboueur en 2016, en passant les concours de la mairie de Paris. Depuis un local du centre de la capitale, sans détour ni fioriture d’expressions, il dit qu’il dépollue autant la rue que sa tête. 
Il commence ainsi : «Il a fallu ce métier pour m’épanouir, comprendre qui je suis. 
Avant, j’étais inutile, complètement inutile. 
Que ce soit à la vie en général, à l’autre, comment vous expliquer, à l’humanité.»

👉 Le portrait complet par Romain Boulho est à lire dans l'appli Libé et dans notre édition du week-end.

📷 @remyartiges

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