Le 31 août 1969, Pelé marquait l’unique but de la rencontre Brésil-Paraguay, devant les 183 000 spectateurs qui remplissaient le stade Maracana de Rio.
La victoire qualifiait la sélection auriverde pour le Mondial 70 au Mexique, qu’elle remportera, mais le buteur ne s’est guère attardé pour fêter l’événement. Il avait rendez-vous le soir même avec l’immense chanteuse Elis Regina pour enregistrer, en duo, ce qui deviendra son premier disque.
L’initiative revenait au musicien Roberto Menescal, directeur artistique du label Philips, qui savait que Pelé composait et chantait. «Pas de grandes chansons, notera-t-il plus tard. Mais des choses simples, bonitinhas [«assez jolies», ndlr].» Le producteur, au rôle fondamental dans la naissance de la bossa nova, a choisi d’enregistrer dans un appartement, pour éviter que le studio n’intimide le débutant. Pelé n’est pourtant pas un mauvais chanteur et il n’est pas ridicule à la guitare : il maîtrise la batida, la pulsation syncopée de la bossa-nova.
Deux titres sont mis en boîte, Perdão não tem («c’est impardonnable»), sur une rupture amoureuse, et Vexamão («humiliation»), où Pelé ironise sur ses limites musicales. Le disque est mis en vente peu avant le Mondial mexicain, en 1970, considéré comme l’apogée de la carrière d’«O Rei». Publié dans de nombreux pays, le disque n’est pas un succès.
Il faut attendre 1977 pour entendre à nouveau Pelé chanter. C’est sur la bande originale du documentaire Pelé, qui retrace son aventure aux Etats-Unis. O Rei a en effet signé au New York Cosmos en 1975, après dix-neuf ans passés à Santos, son club formateur. Les fondateurs et mécènes de l’équipe new-yorkaise sont les frères Ahmet et Nesuhi Ertegun, devenus milliardaires grâce à leur label musical Atlantic, qui a lancé Ray Charles, Aretha Franklin, Otis Redding ou Led Zeppelin. Le contrat de 4 millions de dollars signé par le meilleur footballeur du monde prévoyait d’ailleurs un aparté musical.
👉 L'article complet de François-Xavier Gomez est à lire dans l'appli Libé
📷 Pelé avec le Français Sacha Distel, vers 1965.
Popperfoto via @gettyimages
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre passage