25 ans après sa mort, Fela Kuti demeure un symbole de la lutte anticoloniale. Hors-norme et multidimensionnel, le Nigérian est le premier Africain auquel la Philharmonie consacre une exposition.
Les fans de hip-hop comme les férus de musique électronique se retrouvent autour de ce personnage hors-norme dont l’aura n’a cessé de grandir depuis sa mort, le 2 août 1997. Porte-étendard du mouvement afrobeats qui colonise l’Amérique, le Nigérian Burna Boy, dont le grand-père Benson Idonije fut le premier manager de Fela Kuti, l’a samplé avec le succès que l’on sait et c’est Chris Martin, leader du groupe Coldplay, qui s’est chargé d’éditer un coffret de sept albums. «La force de Fela est d’avoir créé un style qui a changé la scène musicale africaine. Il a été un point central d’inspiration aussi bien pour Miles Davis que James Brown, John Lennon, Paul McCartney, Brian Eno, Jay-Z, Beyonce, Wyclef, Red Hot Chili Peppers…
Quelque part il est devenu crossover.
C’est un pilier de la culture mondiale», insiste Femi, son fils aîné.
Auteur et compositeur, saxophoniste et claviériste, Fela fut un artiste multidimensionnel. Des superbes visuels de ses albums – photomontages, collages, dessins hauts en couleurs à l’image de ceux réalisés par le génial graphiste Lemi Ghariokwu – à l’emblématique vestiaire – des costards ultrachics jusqu’aux fameux slips moulants qu’il arbore sur scène ou certaines pochettes – de Fela qui donnait corps à l’afrobeat, de la troupe hétéroclite qui l’accompagnait aux pamphlets du style prophétiques, l’exposition parvient en un nombre limité de mètres carrés à démontrer comment il sut composer un personnage appelé à traverser les âges et contrôler à tout moment son image. Et ce malgré les pressions qui s’accumulèrent.
L'article complet de Jacques Denis est à retrouver dans Libération ce vendredi
📸 Adrien Boot / Urbanimage
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre passage