Retraites : toute la Gaule résiste.
C'est la une de Libération mardi.
✏️ @cocoboer
(Extraits articles de presse) Libération, le Monde, le Figaro, L'Equipe, Télérama, Première, AFP, Reuters, AP News
Tom Verlaine, l’ex-leader discret du groupe Television, auteur de l’iconique «Little Johnny Jewel», et guitariste hors pair de la scène punk-rock, est décédé samedi à 73 ans.
Non pas l’invention du rock des villes puisque les Anglais avaient ratissé le sujet (les clubs, le tribalisme) mais l’irruption d’une vision verticale de la ville, tout aussi nocturne mais baignant dans une solitude toute citadine, littéralement ascensionnelle par la grâce de longs développements à la guitare. Et sage, oui.
Quand «Little Johnny Jewel» sort début 1975, Richard Hell, ami d’enfance et compagnon de route de Verlaine, a déjà débarrassé le plancher pour former les Heartbreakers : il a emmené avec lui ses tee-shirts déchirés, les épingles à nourrice pour les tenir et les coupes de cheveux au sécateur se voulant un hommage au poète français Arthur Rimbaud, obsession de la scène new-yorkaise du mitan des années 70.
«Little Johnny Jewel» est un drôle d’objet.
Un riff à tomber (sol-mi-la /ré-si-mi) mais replacé dans une perspective art rock à la Velvet Underground sous influence Warhol : le même morceau de musique déroulé sur les deux faces du 45 tours avec un long solo de guitare déroulé par Verlaine évoquant les envolés psychés du Grateful Dead mais comme pris dans les glaces, et avec une charge romantique toute autre.
👉 L'article complet de Grégory Schneider est à lire dans l'appli Libé
📷 Terrasson / Avalon.Starface
Retraites : l'injustice faites aux femmes.
La une de @liberationfr ce week-end.
👉 Très présentes dans les cortèges, les femmes pâtiront plus que les hommes du projet de réforme. Témoignages de celles qui se sentent flouées.
📷 A Paris le 19 janvier, lors de la première grande mobilisation contre la réforme. @odieuxboby
Le portrait est consacré aujourd'hui à Ginette Kolinka.
A près de 98 ans, la rescapée de la Shoah, qui a côtoyé Simone Veil à Birkenau, continue de sillonner l’Hexagone pour témoigner auprès des élèves et n’entend pas pantoufler de sitôt.
Extrait :
Arrêtée par la Gestapo à Avignon, elle a, à la Libération, repris sa vie là où elle l’avait laissée. L’aînée, résistante et communiste, avait disparu, les hommes avaient été gazés, mais sa mère et ses autres sœurs, restées en France, avaient récupéré le logis parisien. Longtemps, elle s’est tue, soucieuse de «ne pas embêter les gens». En 1997, la fondation créée par Steven Spielberg la sollicite, insiste, et elle accepte de témoigner.
En 2003, elle remplace au pied levé un habitué des voyages scolaires à Auschwitz, goûte au plaisir de la transmission. Même si elle regrette le «voyeurisme» et la muséographie proprette de l’endroit, elle y retournera régulièrement, évitant d’y emmener les classes au printemps, sous un soleil d’opérette. La vodka, qu’elle planque dans une bouteille de sirop contre la toux, se charge de bâillonner ses fantômes.
Des lotissements ont fleuri à proximité et, dans les jardins, des marmots glissent désormais sur des toboggans d’inconscience. Dans les collèges et les lycées où elle intervient, elle implique son public, ordonnant aux moins de 15 ans, l’âge couperet des camps, de se lever. Avant de leur balancer un frigorifiant : «Vous êtes morts !» Son agenda déborde et son buffet croule sous les médailles.
Visant ses Légions d’honneur, elle ironise : «Ils ne m’ont quand même pas fait commandeur. Sinon, qu’est-ce qu’ils donneraient à ceux qui sauvent des gens ?»
Le portrait complet, par @nathalierouiller, est à lire dans Libération ce vendredi et dans l'application Libération
📷 @fredstucin
Aurélie s’est accrochée pendant huit ans.
Passionnée, elle est restée à son poste d’aide médico-psychologique dans un Ehpad du Jura malgré son tout petit salaire. Un accident de travail, des journées à rallonge et le manque de soignants pour prendre en charge les résidents ne l’ont pas davantage arrêtée.
En découvrant les révélations du journaliste Victor Castanet concernant les maltraitances systémiques au sein du groupe privé d’Ehpad Orpea, Aurélie a voulu croire qu’une petite révolution allait s’enclencher.
Mais en trois-cent-soixante-cinq jours, elle le martèle, le monde des Ehpad n’a pas été chamboulé, et c’est finalement un sentiment d’impuissance qui rattrape la trentenaire. Il y a toujours «une femme de 95 ans en larmes parce qu’elle n’a vu personne de la journée», ou un résident désemparé de n’avoir «pas pu faire ses besoins», faute de temps pour l’accompagner aux toilettes. Cette souffrance, Aurélie ne parvient plus à «la voir, ni à l’entendre».
A tel point qu’elle pense démissionner. Elle ne blâme pas les soignants, mais des conditions de travail intenables et la mollesse des pouvoirs publics. «Les gens du gouvernement, s’ils avaient un proche en Ehpad, peut-être qu’ils réfléchiraient.»
Janvier 2022 a pourtant marqué les esprits. A l’époque, impossible d’ouvrir un journal ou d’allumer la télévision sans entendre parler des maltraitances en Ehpad. On s’offusque alors que des économies soient faites sur le dos des vieux, quitte à ce qu’il n’y ait pas de quoi les nourrir correctement ou leur donner accès à des soins d’hygiène élémentaires.
Pendant des semaines, la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale s’est fait le lieu de toutes les promesses, les députés répétant que plus jamais de telles souffrances n’auraient leur place au sein des établissements accueillant des personnes âgées.
👉 L'article complet de Cassandre Leray et Elsa Maudet est à lire dans l'appli Libé.
📷 @hcjanody
Réforme des retraites : comment l’arrêter ?
C’est la une de @liberationfr ce week-end.
📸 @ludovicmarin / AFP
C’est ainsi que l’avait décrit le journaliste anglais Barney Hoskyns dans les premières pages de son livre Hotel California, et personne n’a jamais fait mieux parce que c’était précisément tout ce que disait le visage de David Crosby, dont on a appris la mort jeudi, à 81 ans.
Un genre de Pierre Vassiliu californien, le regard de porte ouverte – «entrez donc, on s’amuse ici» –, un sourire de fête de trois jours, celui d’un type à la limite de l’inconscience mais très content malgré tout, et puis cette moustache, pas en forme de pinceau, de guidon ou de fer à cheval, mais de rideau de théâtre levé. Parce que Crosby – et c’était sans doute ce qui l’a fait bouillir aussi longtemps – était un type qui attendait toujours que le spectacle commence.
Même arrivé au sommet, jamais satisfait, toujours dans l’attente de ce qui allait venir, exploser, prolonger la fête. Son état civil n’y était peut-être pas pour rien – David Van Cortlandt Crosby, un nom qui portait déjà en lui toute la singularité et l’exubérance du personnage, son arrogance aussi. (...)
Discret mais toujours actif sur le versant discographique, il avait sorti récemment deux albums notables, Croz en 2014 et For Free en 2021.
Il est décédé mercredi, à 81 ans.
Très présent sur Twitter, il avait, mercredi, écrit à propos du paradis dans un de ses derniers messages : «Il paraît que c’est surestimé… Très nuageux.»
Ce matin, des centaines d’anonymes se remémoraient leurs interactions avec lui – une vanne bien envoyée ou un commentaire admiratif sous la photo d’un joint parfaitement roulé. Pour une fois, pas de larmes ni de tristesse surjouée.
On se souvenait de Crosby comme il avait été.
Le texte complet de Lelo Jimmy Batista est à lire dans l'application Libération
📸 Gijsbert Hanekroot / Redferns / Getty Images
Quelque 400 000 personnes manifestent jeudi après-midi à Paris contre la réforme des retraites, indique la CGT, alors que le chiffre des autorités n’était pas immédiatement disponible. En 2019, la CGT avait décompté 250 000 manifestants dans la capitale.
Plus tôt dans la matinée, au micro de France Info, le syndicaliste expliquait que «l’objectif était que les adhérents se mobilisent dans leur entreprise. C’est déjà un succès», tout en jugeant «inévitable qu’on ait un autre rendez-vous de mobilisation mais tout dépend de la réponse du gouvernement».
Pour Emmanuel Macron, c’est la première épreuve de force sociale depuis sa réélection. Ce jeudi, unis pour la première fois depuis douze ans, les huit principales organisations syndicales appellaient à manifester, avec l’appui des partis de gauche.
📷 @stephanelagoutte
C’était un matin gris, laiteux, comme un triste jour de neige fondue.
Mercredi, dans le brouillard de janvier, le centre-ville de Brovary, 100 000 habitants, la rue Simon-Petlioura commençait tout juste à s’animer, de parents ou grands-mères emmenant leurs enfants à l’école. Les premiers commerces ouvraient et des patients s’engouffraient dans le hall des quelques centres médicaux du quartier.
«A 8h15, j’ai entendu un son très étrange, une explosion sourde, en sortant de chez moi avec ma fille pour l’emmener faire des vaccins, raconte Tetiana, mère de famille trentenaire. Sur le palier, une voisine m’a dit que ça ressemblait à un missile…»
Seulement, cette fois, c’est un objet d’une tout autre nature qui est tombé du ciel. A la stupéfaction générale, un hélicoptère vient de s’écraser sur l’établissement d’enseignement préscolaire «la Source», une crèche couplée à une école maternelle, dans un bâtiment bas situé dans une vaste cour intérieure, entouré de hauts immeubles d’habitation.
Selon plusieurs riverains, l’hélicoptère a percuté le toit de l’école à une de ses extrémités, puis a pris feu en glissant tout le long de la toiture, avant d’échouer de l’autre côté du bâtiment, dans la rue, et de s’écraser contre le perron d’une entrée d’immeuble. Instantanément, un incendie impressionnant se déclenche.
Les circonstances du crash sont encore floues, alors qu’un brouillard épais recouvrait l’agglomération mercredi matin.
Des riverains indiquent avoir vu l’hélicoptère voler très bas, survolant le Forum, un centre commercial, comme s’il essayait de chercher une esplanade dans une ville-dortoir constituée de hauts immeubles. Puis l’aéronef aurait soudain chuté en faisant des tours sur lui-même. «C’était un Super Puma, ce sont des hélicoptères qui nous ont été remis par nos partenaires français, confirme Iouriy Ihnat, porte-parole de l’armée de l’air.
Malheureusement, le ciel ne pardonne pas les erreurs, comme disent les pilotes.»
Le reportage complet de Stéphane Siohan est dans Libération ce jeudi
📸 Nacho Doce / Reuters
Le cinéaste Paul Vecchiali est mort ce mercredi.
Réalisateur au public averti, il a traversé soixante-dix ans de cinéma avec ténacité, auto-produisant la plupart de ses films.
« Je suis triste quand les spectateurs restent indifférents. J’ai envie que mes mots, mes images les fassent sortir d’eux-mêmes. Si on fait du cinéma, c’est pour aller à l’extrême. Sinon, ça n’a aucun sens. »
En mai, il avait publié ses Mémoires.
Un ouvrage emporté, où il contait ses amours, l’enfance, la découverte de la bisexualité, le bouleversement de la cinéphilie, les déprimes nombreuses et les joies immortelles.
Retrouvez notre archive, signée Pierre Murat, sur Télérama.fr
📸 #PaulVecchiali en 2015, par @jjjbonnet @modds.photo
Gaspard Ulliel, un an après, un souvenir toujours vivace
« Au fond, je suis fait pour raconter des histoires. » Alors il raconte, @manupayet Avec précision et générosité. Son enfance à La Réunio...