«Un air de nounours lubrique et malicieux.»
C’est ainsi que l’avait décrit le journaliste anglais Barney Hoskyns dans les premières pages de son livre Hotel California, et personne n’a jamais fait mieux parce que c’était précisément tout ce que disait le visage de David Crosby, dont on a appris la mort jeudi, à 81 ans.
Un genre de Pierre Vassiliu californien, le regard de porte ouverte – «entrez donc, on s’amuse ici» –, un sourire de fête de trois jours, celui d’un type à la limite de l’inconscience mais très content malgré tout, et puis cette moustache, pas en forme de pinceau, de guidon ou de fer à cheval, mais de rideau de théâtre levé. Parce que Crosby – et c’était sans doute ce qui l’a fait bouillir aussi longtemps – était un type qui attendait toujours que le spectacle commence.
Même arrivé au sommet, jamais satisfait, toujours dans l’attente de ce qui allait venir, exploser, prolonger la fête. Son état civil n’y était peut-être pas pour rien – David Van Cortlandt Crosby, un nom qui portait déjà en lui toute la singularité et l’exubérance du personnage, son arrogance aussi. (...)
Discret mais toujours actif sur le versant discographique, il avait sorti récemment deux albums notables, Croz en 2014 et For Free en 2021.
Il est décédé mercredi, à 81 ans.
Très présent sur Twitter, il avait, mercredi, écrit à propos du paradis dans un de ses derniers messages : «Il paraît que c’est surestimé… Très nuageux.»
Ce matin, des centaines d’anonymes se remémoraient leurs interactions avec lui – une vanne bien envoyée ou un commentaire admiratif sous la photo d’un joint parfaitement roulé. Pour une fois, pas de larmes ni de tristesse surjouée.
On se souvenait de Crosby comme il avait été.
Le texte complet de Lelo Jimmy Batista est à lire dans l'application Libération
📸 Gijsbert Hanekroot / Redferns / Getty Images
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