mardi 21 janvier 2025

"Je sens poindre un désir d'enfant assez puissant"

 

Catégorisée comme «celle qui ne veut pas procréer», l’essayiste ne se voit toujours pas avoir d’enfant mais le vit désormais comme une privation. Elle juge que c’est à la société de proposer aux jeunes un monde leur permettant de devenir parents avec sérénité.

Comme moi, plus de la moitié des jeunes estime que le monde se dégrade et va continuer de se détériorer, la santé mentale des nouvelles générations s’effondre, les idées suicidaires explosent, tout comme la consommation d’antidépresseurs. Crise économique, démocratique, climatique, géopolitique… Le tout sur fond de déclin des services publics, de crise des hôpitaux dans lesquels nous sommes censées accoucher, de places toujours moins nombreuses en crèches ou de services de pédiatrie saturés, sans parler du dépérissement de l’éducation nationale… Qui s’occupera de notre progéniture ? Et les irresponsables, ce serait nous ? Celles et ceux qui ne parviennent pas à se projeter dans ce monde-là ? Avec le recul, je réalise qu’il est bien pratique de nous faire passer pour les égoïstes de service, cela évite de travailler à nous offrir une société nous permettant de retrouver un peu d’espoir en l’avenir.

✍️ @salomesaque, journaliste et essayiste, autrice de "Sois jeune et tais-toi: Réponse à ceux qui critiquent la jeunesse"
📸 @pgherdoussi /Libération

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