C’est un hameau de maisons sans grande prétention, parfois nichées juste derriEn Bretagne un hameau ère la dune. Seul un chemin de randonnée sépare certains jardins du monticule de sable. A Treffiagat, sur la côte du Finistère sud, le quartier de Léhan, formé d’une quarantaine de pavillons, a poussé le long du cordon dunaire à partir des années 1960. En ce temps-là, «la dune était toute plate et s’étendait sur 30 mètres de plus», retrace Pierre, un habitant, en montrant des photos d’époque.
Sur une vue aérienne, l’étendue sablonneuse qui constitue l’essentiel du littoral de cette commune de 2 500 habitants apparaît recouverte de tentes et de caravanes. «C’était un camping sauvage !» se souvient le septuagénaire en ce vendredi de début janvier. Né dans le quartier en 1952, l’ancien menuisier y a construit sa maison, de ses propres mains, sur un terrain appartenant à ses grands-parents, à la fin des années 1970.
Puis les «signaux d’alerte» ont commencé à se succéder, raconte-t-il : l’enrochement, réalisé dans les années 1980 pour consolider une partie de la dune, l’a creusée à l’autre bout. Et à l’érosion naturelle se sont ajoutés les effets du changement climatique, qui fait monter le niveau de la mer, augmente la force et la fréquence des tempêtes.
«Malgré tout ce qui a été expérimenté, on se rend compte que la seule solution raisonnable, même si elle est dure à prendre, c’est de racheter les maisons pour les déconstruire et renaturer la zone là où il n’est plus possible d’habiter», défend Stéphane Le Doaré, le président de la communauté de communes. «C’est très impopulaire, mais il faut le faire», assène celui qui est aussi maire de Pont-l’Abbé. Une décision motivée, outre les risques, par l’argent public gaspillé pour préserver la dune : un million d’euros durant la dernière décennie.
La collectivité, soutenue par l’Etat, a budgétisé 3 millions d’euros pour racheter et détruire les sept premières maisons, dont une villa moderne, deux résidences secondaires et un pavillon inoccupé, estimés entre 250 000 et 680 000 euros.
Le reportage d'Elodie Auffray, envoyée spéciale à Treffiagat, est à lire sur le site de Libération
📸 @fabricepicardphoto / Vu
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