Les descendants des hommes qui ont résisté à la pandémie dévastatrice de peste bubonique qui a sévi en Europe, en Asie et en Afrique il y a près de sept cents ans ont aujourd’hui un risque accru de déclarer une maladie auto-immune.
Telle est la conclusion d’une recherche passionnante sur les prédispositions génétiques, conduite par la scientifique de l’université de Chicago Jennifer Klunk, en association avec des chercheurs de l’université McMaster (Canada) et de l’Institut Pasteur, parue ce mercredi dans la revue internationale Nature.
L’épidémie de peste noire qui a sévi au Moyen Age demeure l’événement le plus meurtrier de toute l’histoire de l’humanité, responsable de la mort de 30% à 50% de la population dans certaines des régions les plus densément peuplées au monde à l’époque.
A l’origine de cette hécatombe, on trouve un agent pathogène : la bactérie Yersinia pestis. «Le bacille de la peste est l’un des agents infectieux les plus virulents qui existe sur la surface de la Terre, commente Javier Pizarro-Cerda, co-auteur de l’étude, directeur de l’unité de recherche Yersinia à l’Institut Pasteur.
Nous nous sommes intéressés aux mécanismes moléculaires de pathogénicité de ce micro-organisme, ainsi qu’aux réponses immunitaires qui sont déclenchées après infection par cette bactérie chez l’être humain.»
Pour les chercheurs, une hypothèse s’impose : le bacille de la peste bubonique aurait au Moyen Age entrainé la sélection d’êtres humains détenteurs de gènes protecteurs.
«Quand une pandémie de cette ampleur a lieu, il y a nécessairement chez l’homme une sélection en faveur des gènes protecteurs, ce qui implique que les personnes susceptibles au pathogène circulant vont décéder, explique le biologiste spécialiste de la génétique évolutive Hendrik Poinar, lui aussi co-auteur de l’étude. Le moindre avantage sélectif fera la différence entre survie ou décès. Bien entendu, les survivants en âge de procréer transmettront leurs gènes.»
➡️ L'article complet de Nathalie Raulin est à lire dans l'appli Libé.
📷 «La Peste de Florence en 1348», illustration de Luigi Sabatelli pour une version du «Décaméron» de Boccace. @leemage / @afpphoto
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